Le gouvernement Philippe II espère tourner la page de la première crise du quinquennat d’Emmanuel Macron, pudiquement rebaptisée «fragilité». Mais le départ de plusieurs poids lourds sur fond d’affaires marque déjà la fin de l’état de grâce.
Paritaire et diverse, l’équipe de 30 membres, dont 11 nouveaux venus, souvent techniciens et peu connus du grand public, a été présentée après le départ de quatre ministres importants, dont trois du MoDem de François Bayrou.
On y trouve notamment deux MoDem (Jacqueline Gourault et Geneviève Darrieussecq), une ancienne secrétaire d’Etat du socialiste Lionel Jospin (Florence Parly, nommée à la Défense) et des membres du premier cercle d’Emmanuel Macron, comme Benjamin Griveaux et Julien Denormandie.
La nomination à la tête des Armées de Florence Parly, inconnue des cercles militaires, semble confirmer la volonté du chef de l’Etat de garder la main sur ce domaine stratégique.
«Le remaniement est un non-événement», tempère le politologue Thomas Guénolé, qui note l’absence de poids lourds et l’arrivée de «grands inconnus pour le grand public». «Le critère des équilibres du gouvernement ne parle qu’aux journalistes et à la classe politique. En dehors de ces milieux, ça glisse comme sur les plumes d’un canard pour le grand public», a-t-il dit à Reuters.
Patrice Zehr