Après trois semaines de fermeture de l’ensemble des établissements scolaires pour lutter contre l’épidémie de Covid-19, les écoles rouvrent leurs portes ce lundi, en France, sous strict protocole sanitaire. Une reprise qui suscite l’inquiétude des parents et des enseignants mais aussi des épidémiologistes.
Alors que le contexte sanitaire reste toujours tendu avec 30.000 nouvelles contaminations par jour et plus de 5.900 personnes en réanimation, l’exécutif défend bec et ongles son calendrier de réouverture des écoles : une rentrée ce lundi pour les primaires, maternelles et les crèches, tandis que les collégiens et les lycéens reprennent à distance jusqu’au 3 mai, date à laquelle ils pourront retourner dans leurs établissements.
L’objectif suprême du gouvernement est d’éviter un « trou d’air éducatif » qui serait préjudiciable, et de parer aux inégalités sociales qu’une trop longue fermeture des écoles pourrait engendrer.
« L’école permet de lutter contre les inégalités sociales et de destin », a justifié le président Emmanuel Macron dans un tweet lundi. « C’est pourquoi nos enfants doivent pouvoir continuer à s’y rendre et à apprendre, avec un protocole strict. »
Le Chef de l’Etat français, qui a souhaité une « bonne rentrée à tous », a appelé les élèves à continuer d' »appliquer les gestes barrières ».
De son côté, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a affirmé qu’il est « essentiel de faire revenir à l’école les enfants », en estimant que l’institution « n’est pas responsable en soi de l’épidémie » et que les établissements scolaires sont des lieux « où on respecte plus les gestes barrières » qu’ailleurs.
Pour dissiper les inquiétudes des parents et des enseignants, l’exécutif a mis en place un protocole sanitaire strict qui prévoit la fermeture d’une classe dès le premier cas de Covid confirmé parmi ses élèves. L’exécutif mise également sur le déploiement, dès la rentrée, de pas moins de 400.000 tests salivaires dans les écoles maternelles et primaires, avec un objectif de 600.000 par semaine d’ici la mi-mai.
« C’est un protocole vraiment très sévère qui va forcément amener à un nombre non négligeable de fermetures de classes », a reconnu le ministre de l’Education, qui préfère toutefois « une petite minorité de classes fermées que l’ensemble des écoles fermées ».
Selon l’Unesco, la France a été le pays européen qui a le moins fermé ses écoles entre mars 2020 et mars 2021 avec 10 semaines de fermeture au total, contre 28 en Allemagne et 47 aux Etats-Unis.
Plusieurs études ont montré que les inégalités scolaires, déjà très fortes en France, se sont creusées pendant le premier confinement (mars-mai 2020), lorsque les écoles étaient fermées.
LR/MAP