Les troupes ouest-africaines ont pénétré en territoire gambien. «Il y a un contingent du Nigeria avec des moyens terrestres, navals et aériens, un contingent sénégalais, un contingent ghanéen, un contingent togolais, malien, et des personnels de l’état-major de la force en attente de la Cédéao», a détaillé à RFI le porte-parole de l’armée sénégalaise, le colonel Abdoul Ndiaye. «On a eu un mandat de la Cédéao. Ensuite, il y a eu la résolution des Nations Unies et puis, il y a eu l’investiture du président Adama Barrow, ce qui légitime l’action», a-t-il poursuivi. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a en effet exprimé à l’unanimité son soutien aux initiatives menées par la Cédéao pour pousser le président sortant, Yahya Jammeh, dont le mandat s’est terminé officiellement, à quitter le pouvoir. L’objectif de l’opération militaire est de restaurer la démocratie et la légalité constitutionnelle en Gambie, a indiqué le colonel Abdoul Ndiaye. «On doit créer les conditions qui peuvent permettre au président élu démocratiquement par la Gambie de pouvoir exercer son pouvoir librement». Mission accomplie. Après plusieurs tractations et les garanties qu’il a reçues de ne pas être inquiété, Yahya Jammeh a cédé son fauteuil et quitté le pays.
Tandis que les forces militaires passaient à l’action, le président élu, Adama Barrow, a prêté serment à l’ambassade de Gambie au Sénégal, devant le président de l’Ordre des avocats gambien, en présence de nombreux responsables d’organisations internationales et régionales.
«Moi, Adama Barrow, jure solennellement que je vais exécuter de manière fidèle la fonction de président de la République de Gambie. Je m’engage à la préserver et défendre la Constitution de manière égale envers le peuple, selon la loi, sans peur, sans favoritisme, avec justesse et sans mauvaise volonté. Que Dieu me vienne en aide».
A son arrivée à l’ambassade, Adama Barrow a été accueilli par une scène de liesse. Il n’a fait qu’un seul geste, celui du V de la victoire, le symbole de sa campagne électorale. Tout juste investi, il a prononcé sa première allocution. «C’est un jour qu’aucun Gambien n’oubliera jamais», a-t-il déclaré. Le nouveau président a appelé à l’union, au rassemblement et au travail, en promettant de gouverner en pensant à tous les Gambiens et pas seulement ceux qui ont voté pour lui.
Patrice Zehr