La situation est toujours tendue dans la ville algérienne de Ghardaïa où une douzaine d’habitations et de locaux commerciaux ont été vandalisés et incendiés depuis mercredi soir (12 mars), dans de nouveaux affrontements intercommunautaires.
Selon l’agence algérienne APS, un important dispositif des forces anti-émeutes a été déployé dans les quartiers «chauds» de la ville pour rétablir l’ordre et ramener le calme. Ces forces ont fait usage de bombes lacrymogènes pour disperser les antagonistes, ajoute la même source. Le journal «El Watan» rapporte dans sa version électronique que tous les établissements scolaires de la commune de Ghardaia ont renvoyé leurs élèves par mesure de sécurité et beaucoup d’administrations et d’établissements publics ont aussi fermé leurs portes…
La wilaya de Ghardaïa, dont le chef-lieu éponyme se situe à 600 km au sud d’Alger, est le théâtre de violences récurrentes entre la communauté mozabite berbérophone, de rite ibadite, et celle des Chaâmbas arabophones malékites. La nouvelle vague de tensions communautaires, qui a fait jusque-là cinq victimes, toutes des Mozabites, a éclaté le 22 novembre dernier à la suite d’un match de football disputé dans la localité d’El Guerrara, à 130 km de Ghardaïa. Les heurts se sont soldés par un mort, des dizaines de blessés et la traduction devant la justice d’une trentaine de personnes.
Trois semaines plus tard, les violences ont atteint le cœur de la région, avant de dégénérer en actes de vandalisme, de pillage, d’incendie de magasins et de véhicules et de destruction de biens privés.