L’ appel à une nouvelle mobilisation des Gilets jaunes le 1er décembre a été lancé dimanche sur les réseaux sociaux au lendemain d’une journée de manifestations sur les Champs-Elysées à Paris, qui a dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre.
La préfecture de police de Paris a fait état dimanche matin d’un dernier bilan de 103 interpellations, dont 101 ont été suivies d’une garde à vue. Cinq gendarmes figurent au nombre des 24 blessés recensés.
Jets de projectiles, feux de barricades de barrières de chantiers : des manifestants se sont opposés aux forces de l’ordre qui ont répliqué par des tirs de gaz lacrymogène et des lances à eau.
Quelque 106.000 personnes, dont 8.000 à Paris, ont manifesté samedi en 1.619 points du territoire français, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, soit un tiers de la mobilisation constatée une semaine plus tôt.
Dimanche matin sur l’avenue, une pelleteuse enlevait l’une des dernières barricades jonchant la chaussée, tandis que plusieurs camions nettoyaient l’avenue, a constaté l’AFP. On pouvait également relever les stigmates d’une journée de violences : parois d’abribus cassées, éclats de projectiles sur des vitrines d’enseignes de marque, ou encore fenêtres brisées de la terrasse couverte d’un grand restaurant.
Dans un autre restaurant, du personnel s’affairait à clouer des panneaux de bois pour remplacer ses vitres, tandis que d’autres nettoyaient ou remettaient en ordre leurs terrasses. A Paris, « les dégâts sont faibles, ils sont matériels, c’est l’essentiel« , avait estimé samedi le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner. Il avait attribué les violences à des « séditieux de l’ultradroite » répondant selon lui à l’appel de Marine Le Pen.
En province dimanche, des actions de « gilets jaunes » étaient encore observées sur des ronds-points ou aux abords de centres commerciaux. Une « présence de manifestants » était signalée à plusieurs entrées et sorties de péages d’autoroutes, en Centre-Val-de-Loire, Pays-de-la-Loire, Auvergne-Rhône-Alpes, Occitanie, Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Hauts-de-France, selon le réseau Vinci.
A Calais, deux CRS et un gendarme ont été blessés légèrement et un troisième a été grièvement blessé au visage dans la nuit de samedi à dimanche lors de heurts, avec quelques 350 manifestants près de l’A16 à Calais. Quatre personnes ont été interpellées. En Bretagne, des manifestants appellent sur Facebook à créer des perturbations « sans gêner les automobilistes » et « sans dégradations« , par exemple en mettant des sacs poubelles sur les radars ou en créant des opérations « parking gratuit ».
Sur l’île de la Réunion, secouée par une flambée de violences en marge du mouvement des « gilets jaunes », le couvre-feu décrété mardi a été levé dimanche par la préfecture, qui souligne « l’évolution favorable » de la situation en dépit d’une douzaine de barrages maintenus.
Avec AFP