Forts d’un regain relatif de mobilisation la semaine dernière (46.000 contre 41.500 la semaine précédente), les «Gilets jaunes» sont descendus une nouvelle fois, ce samedi, dans la rue à Paris et dans d’autres villes de France, pour réaffirmer leurs revendications notamment en matière fiscale et sociale.
Cet acte XVI de la mobilisation inaugure un mois de mars que ce mouvement de protestation né sur le réseaux sociaux espère ponctué d’actions symboliques dans la perspective de la fin, dans moins de deux semaines, du «Grand débat national» lancé, le 15 janvier, par le président Emmanuel Macron.
Plusieurs figures du mouvement ont appelé, à cet effet, à des mobilisations les week-ends du 9 et surtout du 16 mars pour une grande mobilisation parisienne, au lendemain de la clôture du Grand débat et à la veille des quatre mois de leur contestation commencée le 17 novembre dernier.
Outre Paris, des rassemblements et des manifestations sont prévus, comme à l’accoutumée, ce samedi en région, notamment à Marseille, Nice, Montpellier, Strasbourg, Nantes, Bordeaux et Toulouse.
À Lille, les organisateurs ont même appelé les «Gilets jaunes» des pays voisins (Belgique, Angleterre, Luxembourg, Pays-Bas, Allemagne), à «converger» vers la métropole du nord.
La légère reprise, samedi dernier, lors de l’acte XV de la mobilisation avait rompu avec la décrue progressive observée durant les semaines précédentes.
Le nombre enregistré atteignait 58.600, le 9 février, 69.000 les deux précédentes semaines et 84.000, les 19 et 12 janvier, des chiffres sans commune mesure avec les 282.700 manifestants mobilisés durant l’acte I de la protestation.
Récemment, une majorité de Français (56%) avait exprimé pour la première fois, dans un sondage Elabe, leur souhait de voir la mobilisation s’arrêter.
De même, presque deux-tiers des sondés (64%) ont jugé que les manifestations hebdomadaires «se sont éloignées des revendications initiales du mouvement», centrées notamment sur le pouvoir d’achat, la démocratie directe et les prix du carburant.
Sur un autre plan, le ministre français de l’économie et des Finances, Bruno Le Maire, a relevé jeudi son estimation du coût économique de la crise des « Gilets jaunes » à 0,2 point de croissance trimestrielle, contre 0,1 point auparavant, assurant que « les manifestations ne mènent nulle part ».
Pour répondre ne serait-ce qu’en partie aux revendications des «Gilets jaunes», l’exécutif français avait annoncé des mesures sociales d’un coût évalué à 10 milliards d’euros et lancé un «Grand débat national» autour des principales questions sujettes à la contestation sociale.
Avec MAP