Depuis la semaine dernière, les combattants de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), très présents en Syrie, se sont emparés d’une bonne part du nord et de l’ouest de l’Irak. Les Etats-Unis et l’Iran se disent prêts à coopérer pour enrayer leur marche sur Bagdad, ce qui suscite une vive inquiétude en Israël. Le gouvernement israélien fait pression sur les grandes puissances pour qu’elles continuent à exiger l’arrêt des activités nucléaires sensibles de l’Iran, même s’il coopère à la lutte contre les djihadistes en Irak et en Syrie.
L’offensive des insurgés sunnites risque de sonner le glas d’un Irak centralisé, tel qu’il fut créé en 1920. Ce pays, déchiré par des aspirations ethniques ou confessionnelles, pourrait au mieux exister sous une forme confédérale, estiment les experts.
En une semaine, l’Irak, né sur les décombres de l’empire ottoman, s’est lézardé avec l’insurrection des régions sunnites de l’ouest et du nord, l’empressement des Kurdes à s’emparer de la région pétrolière de Kirkouk qu’ils revendiquaient et les appels des dirigeants chiites politiques et religieux à prendre les armes. Pour tous les experts, la situation actuelle trouve son origine dans l’invasion américaine de 2003, qui a renversé le dictateur sunnite Saddam Hussein, mais aussi dans la politique confessionnelle menée par le Premier ministre, Nouri al-Maliki.
Patrice Zehr