Intervenant lors de la réunion du Conseil de gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani a appelé ses ministres à pratiquer une politique de terrain et à interagir avec les doléances des citoyens.
Le chef de gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, s’est enfin décidé à rompre le silence et à intervenir sur une situation, le «Hirak d’Al Hoceima» qui interpelle l’ensemble des Marocains. Le chef de l’Exécutif a d’abord tenu une réunion limitée avec les ministres de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit et de la Justice, Mohamed Aujjar et la délégation des ministres qui a enfin mis les pieds dans la province d’Al Hoceima pour présenter des explications et avoir des éclaircissements concernant les projets de développement programmés depuis 2015.
Lors du conseil de gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani a incité les ministres à quitter le plus souvent possible leurs bureaux à Rabat, pour des actions de proximité. Ce qui leur permettrait d’être beaucoup plus à l’écoute des doléances des citoyens.
Le développement de la situation à Al Hoceima a été au centre des travaux de ce conseil; pour preuves, la primauté du sujet examiné et les préoccupations du chef de gouvernement, a précisé le porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, lors du point de presse hebdomadaire. Ce sujet est prioritaire pour le chef de gouvernement, qui avait réuni les partis de la majorité gouvernementale. C’était donc l’occasion d’appeler les ministres à plus d’interaction positive avec les revendications des citoyens de la province d’Al Hoceima, à assurer le suivi de la mise en œuvre des projets de développement lancés dans la région et à suivre de près et sur le terrain les projets à caractère social dans d’autres régions du Royaume.
Respect des lois
Parmi les grandes préoccupations du gouvernement, le respect des lois et la dignité des Marocains. Le respect de la loi, a dit El Khalfi, est l’affaire de tous, y compris les autorités qui ont la responsabilité de veiller sur l’application de la justice sociale et le strict respect des lois.
Confidentialité de l’enquête
Le ministre de la Justice, Mohamed Aujjar a, de son côté, mis l’accent sur le respect de la confidentialité de l’enquête, de la présomption d’innocence et des réserves garanties par la loi aux personnes poursuivies dans le cadre des événements que connaît la province d’Al Hoceima.
Enfants fantômes
Le chef de gouvernement a, en outre, appelé le ministre d’Etat chargé des Droits de l’homme à constituer une commission avec les secteurs concernés (l’Enseignement supérieur, l’Intérieur et la Justice) pour étudier le phénomène des enfants sans identité. Ladite commission aura aussi pour mission de recenser les enfants sans identité, les «enfants fantômes». Le ministre de la Justice a également mis l’accent sur la nécessaire interaction avec toutes les requêtes présentées par les avocats ou les familles des détenus, relatives aux visites et rencontres avec les personnes poursuivies, ainsi qu’avec toutes les demandes en rapport avec l’expertise dans les affaires de torture.
Souveraineté de la loi
Le conseil de gouvernement, a souligné le porte-parole du gouvernement, a mis en exergue l’intérêt exprimé par les autorités territoriales concernant les mesures à prendre, dans le cadre des principes de la souveraineté de la loi et de l’Etat de droit. Le chef de gouvernement a, pour sa part, insisté sur l’application de la loi qui garantit la protection des biens publics et privés, la stabilité et la sécurité du Royaume. Ce choix ne vise pas uniquement Al Hoceima, mais l’ensemble du pays.
Sur le plan humain, il a été décidé la poursuite, en état de liberté, un mineur, afin de lui permettre de passer l’examen du baccalauréat, ainsi qu’une autre personne atteinte d’un cancer.
Mohammed Nafaa