Grâce à la vision éclairée de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, la Fondation nationale des musées (FNM), qui a parcouru depuis sa création il y a 12 ans un chemin riche en réalisations et contributions au rayonnement culturel au Maroc et à l’étranger, se place aujourd’hui comme une institution culturelle de “référence”, a souligné son Président, Mehdi Qotbi.
Dans un entretien au magazine français “Le Point”, publié mercredi, M. Qotbi a indiqué qu’au cours des vingt-quatre ans de règne de Sa Majesté le Roi, le Maroc a connu une “transformation remarquable” qui a propulsé le pays vers les sommets de l’excellence dans tous les domaines, y compris le domaine muséal.
Les musées, a-t-il relevé, ont désormais franchi une “nouvelle étape” marquée par une volonté de s’ancrer dans chaque ville et région du royaume pour permettre aux Marocains de découvrir et de s’approprier leur riche patrimoine, faisant observer que des musées ont ouvert presque partout – à Tanger, Tétouan, Marrakech, Rabat, Safi, Meknès, Agadir et Azilal – et d’autres ouvriront dans d’autres villes du Maroc.
“Tous nos espaces muséaux suscitent un vif engouement et attirent les visiteurs de tous âges, dépassant même nos attentes”, a fait savoir le Président de la FNM, précisant que 65% des visiteurs sont des jeunes.
Portée par une vision résolument tournée vers l’avenir, sous l’impulsion de Sa Majesté le Roi, la FNM s’apprête à franchir de “nouveaux horizons”, a-t-il souligné. “Forte de ses réalisations passées, elle nourrit l’ambition de poursuivre ses missions pour faire rayonner le patrimoine culturel marocain”, a-t-il précisé, relevant que la fondation projette d’ouvrir prochainement le musée national du Football à Rabat, le musée Al Batha de l’art de l’islam et le musée de la Mémoire juive, à Fès.
Et d’annoncer qu’un futur complexe muséal sera installé au cœur de Rabat et abritera un centre de conservation du patrimoine, un laboratoire, une résidence d’artistes, un centre de formation panafricain dédié aux métiers de la conservation et de la restauration, et deux nouveaux musées qui viendront enrichir la palette muséale du royaume : un musée dédié au continent et un autre, à la ville de Rabat.
Le Président de la Fondation a, par ailleurs, constaté que pour qu’une culture prospère et s’épanouisse, elle doit constamment s’ouvrir aux autres et à l’environnement international. “Consciente de ce fait, la FNM a établi des collaborations avec des institutions sur le plan mondial, afin de créer des liens pour maintenir un climat de confiance propice à des coopérations fructueuses”, a-t-il précisé, ajoutant que cela a permis l’organisation de grandes expositions, présentées pour la première fois sur le continent et dans le monde arabe, comme celles de Giacometti, Picasso, Delacroix, Goya, Renoir, Monet, Manet, Van Gogh…
M. Qotbi a, dans ce contexte, relevé que de plus en plus de généreux mécènes soutiennent la fondation par des dons et contribuent à enrichir ses collections, offrant ainsi des expériences exceptionnelles aux visiteurs. “Nous recevons des collections ainsi que de grandes expositions internationales où la question des normes est prise avec une approche rigoureuse”, a-t-il relevé, notant que cela implique une coordination minutieuse pour assurer que les œuvres d’art soient transportées, conservées et exposées dans les meilleures conditions.
“Nous sommes heureux de continuer à offrir des expositions de qualité et accessibles à tous”, s’est-t-il réjoui, ajoutant que les partenariats mis en place se nourrissent d’un engagement mutuel pour favoriser la formation, le partage d’expertise et la création d’un lien durable.
Et de poursuivre que dans le sillage du discours de Sa Majesté le Roi lors du 28 sommet de l’Union africaine et de la dynamique nationale engagée pour le développement continental, la FNM s’est engagée à partager son expérience et son expertise avec les musées africains.
“Le Maroc est la porte d’entrée en Afrique”, a-t-il souligné, rappelant, dans ce sens, que plusieurs expositions ont été organisées, comme “L’Afrique en capitale”, “Lumières d’Afriques”, “L’Afrique vue par ses photographes, de Malick Sidibé à nos jours”, “Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui : de la restitution à la révélation. Volet contemporain”, lesquelles ont toutes contribué à faire connaître la créativité vibrante et contemporaine de tout un continent.
Selon lui, l’idée centrale est de “promouvoir une exploration approfondie et variée de notre Afrique”, afin de mieux comprendre et appréhender sa richesse culturelle, affirmant que le Maroc occupe une place particulière dans cette initiative, grâce à son savoir-faire reconnu en matière de préservation et de conservation du patrimoine, “ce qui nous motive à partager nos connaissances pour une meilleure compréhension de notre histoire commune”.
“À travers ces collaborations, nous espérons favoriser l’émergence d’une conscience collective continentale, et construire ensemble un avenir culturellement prometteur et épanouissant”, a-t-il assuré.
S’agissant de la restitution des objets culturels, M. Qotbi a souligné que celle-ci est au cœur de l’actualité et semble être repensée dans plusieurs pays qui revendiquent le retour de leur patrimoine. “Je pense que cette question est essentielle pour préserver la mémoire collective de l’Afrique, permettre de rétablir les liens culturels et transmettre une histoire plus complète aux générations futures”, a-t-il dit, ajoutant qu’en rendant ces objets à leur contexte, cela permet de reconstruire l’héritage africain dans toute sa richesse et sa diversité, afin de favoriser une compréhension plus profonde du passé, ouvrant ainsi la voie à une meilleure appréhension du présent et du futur.
L’Afrique, en tant que berceau de l’humanité, abrite une richesse inestimable d’héritages ancestraux, de traditions et de savoirs qui méritent d’être préservés, valorisés et transmis, a-t-il insisté.
C’est là, à ses yeux, que ‘’les musées trouvent leur raison d’être, car ce sont les gardiens du temps, de notre mémoire collective, et des fenêtres ouvertes sur notre passé, notre présent et notre avenir”.
“La question muséale en Afrique s’impose, aujourd’hui, au centre des priorités pour faire rayonner la culture de notre continent à l’échelle mondiale”, a-t-il soutenu, ajoutant qu’”en investissant dans la conservation, la formation, la recherche et la mise en valeur du patrimoine africain, nous célébrons notre identité commune, où chaque Africain peut puiser dans ses racines pour mieux comprendre et transmettre son histoire”.
Et de conclure que la richesse patrimoniale de l’Afrique est une “source d’inspiration” pour le monde, et les musées jouent un rôle important, c’est pourquoi il est essentiel de poursuivre cette politique de développement culturel”.
LR/MAP