Le front Polisario est en situation de violation flagrante des résolutions onusiennes et des orientations du Secrétaire général de l’ONU, a affirmé, jeudi, le directeur du Centre Sahara et Afrique pour les études stratégiques, Abdelfattah Fatihi.
Dans une déclaration à la MAP en réaction au blocage du passage de Guergarate par les milices séparatistes du Polisario, M. Fatihi a affirmé que le front Polisario est en situation de violation flagrante des résolutions onusiennes et des orientations du Secrétaire général de l’ONU ainsi que de l’accord militaire, au moment où le Maroc continue de faire preuve de retenue pour permettre à la communauté internationale de faire appliquer les principes de la légalité internationale et mobiliser l’action diplomatique au service du dialogue que le Royaume a toujours prôné.
Il a rappelé à ce propos que le front Polisario a procédé à maintes reprises au blocage de ce point de passage commercial international qui participe à la dynamisation de l’activité commerciale entre l’Europe et l’Afrique, rappelant à cet égard que des éléments relevant du Polisario avaient entravé le passage des participants au Rallye Dakar.
Non seulement le front Polisario fait fi des injonctions des Nations unies à libérer le passage de Guergarate, mais il multiplie les violations et provocations au niveau de la zone tampon, a souligné M. Fatihi, relevant que les séparatistes ont également violé moult fois le cessez-le-feu comme en témoignent les dernières résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU qui les appellent à cesser ses violations à l’intérieur de la zone tampon, en particulier leur blocage du passage de Guergarate.
Pour cet expert dans les questions du Sahara et du Sahel, le Polisario jette sciemment ses milices dans des zones minées du Sahara, et les incitent à provoquer les gardes frontières marocains, l’objectif étant d’attiser la flamme de la guerre dans la région, tout en faisant bouclier humain de ces milices.
En entravant le trafic commercial international, le Polisario fait fi de plusieurs résolutions du Conseil de sécurité sur le Sahara, notamment celles adoptées entre 2017 et 2020, et se trouve en situation de violation flagrante des conditions de l’accord militaire n° 1, a-t-il soutenu.
Aussi, en déployant ses milices dans la zone tampon, le Polisario cherche à rompre le statu quo, transgresse les règles de passage des civils retenus dans les camps et met en péril la vie de ces derniers en les poussant dans des zones dangereuses, a relevé M. Fatihi.
Il a en outre fait remarquer que le polisario orchestre des grands rassemblements humains dans une terre minée et dans des conditions qui ne respectent pas les conditions sanitaires et de sécurité des individus, ce qui constitue une menace à la paix et la sécurité internationales et expose la vie des gens à un danger certain surtout avec la propagation de la pandémie de la Covid-19.
Le polisario, a-t-il ajouté, met aussi en péril la vie des observateurs de la Minurso en incitant ses milices à entraver leurs missions et ce, en assiégeant leurs véhicules et en jetant des pierres sur leurs hélicoptères.
Pointant du doigt le fait que les séparatistes persistent dans leur provocation en multipliant les violations de la légalité internationale et s’en enorgueillissent, M. Fatihi a indiqué que le Secrétaire général les a accusés dans son dernier rapport d’avoir commis 56 violations majeures des accords militaires.
Le polisario n’est plus une partie conformément aux arrangements des accords conclus avec lui, a noté l’expert.
Ce groupuscule se comporte en entité dénuée de crédibilité et en organisation hors la loi à boycotter, surtout après avoir pris connaissance – et sciemment ignoré – la résolution onusienne à cet égard, a-t-il dit, ajoutant que le polisario a indiqué, depuis la résolution 2494, qu’il entend réévaluer ses relations avec la Minurso avec laquelle il a arrêté sa coopération jusqu’au lendemain de la résolution 2548.
Le front séparatiste, a-t-il poursuivi, est une organisation va-t-en-guerre qui exerce de la surenchère à l’égard de la communauté internationale en menaçant la paix et la sécurité dans la région, faisant remarquer que toutes les sorties médiatiques du dénommé Ibrahim Ghali contiennent des menaces de reprise.
De l’autre côté, le Maroc se trouve dans une “situation confortable” car la communauté internationale dispose désormais de l’opportunité de constater les violations continues du polisario de toutes les résolutions et recommandations onusiennes, lesquelles violations offrent les conditions objectives de la non-reconnaissance de cette entité comme partie aux négociations sur la question du Sahara.
Pour cet expert, le polisario n’a plus d’option que de se rebeller, surtout que la communauté internationale a privilégie dans ses dernières résolutions un règlement de la question du Sahara sur la base de l’autonomie au détriment des thèses séparatistes, ce qui constitue une source d’épuisement pour le groupuscule.
Tenant compte du fait que la dernière résolution de Conseil de sécurité définit l’objectif et le format des négociations pour parvenir à une solution réaliste à travers les tables rondes, le polisario se voit contraint par le Conseil de se conformer à ce format, a souligné l’expert.
Une source proche du dossier avait souligné que par ses agissements à Guergarate, le polisario, appuyé par l’Algérie, opère “une fuite en avant” face à une résolution du Conseil de sécurité qui a conforté l’approche marocaine s’agissant de la question de son intégrité territoriale.
La fuite en avant du polisario, a expliqué cette même source, intervient en réaction à la résolution 2548 du Conseil de sécurité, adoptée le 30 octobre, et à travers laquelle le Conseil a fait preuve à la fois de clarté et de constance.
LR/MAP