Guerre de portefeuilles au sein du PJD

Guerre de portefeuilles au sein du PJD

Après l’annonce par Abdelilah Benkirane de sa fin politique, l’élite du PJD s’est placée sur la ligne de départ, à l’affût des portefeuilles ministériels. La fille de Benkirane a réagi énergiquement.

Le Secrétariat général du PJD, Abdelilah Benkirane, a levé son veto sur la participation de l’USFP au prochain gouvernement dont le chef de gouvernement désigné par SM le Roi, Saâd-Eddine El Othmani, s’attelle à peaufiner les contours. Un gouvernement, semble-t-il, sans poser de conditions, alors que Abdelilah Benkirane, lui, avait échoué à en former un, à cause de la question de la participation ou non du parti de la rose à la majorité gouvernementale. Tractations qui ont pris près de cinq mois et qui se sont terminées par l’éviction du chef de file du PJD.

Soutien au nouveau chef de gouvernement

Lors de sa réunion, le Secrétariat général du Parti de la lampe a décidé d’apporter son soutien au chef de gouvernement qui a été désigné pour gérer la deuxième phase des consultations, pour la formation d’une nouvelle majorité forte et harmonieuse et qui bénéficierait de la confiance du Roi.

Il est également sorti de la réunion du Secrétariat général du PJD la nécessité de profiter de l’atmosphère positive dans laquelle s’est déroulée la première étape des consultations diligentées par Saâd-Eddine El Othmani, sachant que les partis qui formaient la précédente majorité, à savoir le PJD, le RNI, le MP et le PPS, en plus de l’USFP et de l’UC, ont tous exprimé leur disponibilité à participer au prochain cabinet qu’El Othmani aura réussi à former.

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Le PJD, comme les autres…

Après près de cinq mois de blocage, dont Benkirane a payé les frais et le dénouement qui a mis Saâd-Eddine El Othmani au-devant de la scène, le PJD montre un comportement qui n’est pas tellement différent de celui des autres partis politiques de la place. En ce sens que la guerre est déclarée entre les différentes composantes du PJD… Tout de suite après  avoir annoncé que le Roi lui a donné une trêve de quinze jours pour former et annoncer son gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani a précisé: «Ma politique repose sur la main tendue et le gouvernement sera formé très vite, le Maroc ne pouvant se permettre de rester dans la salle d’attente». C’est cette annonce qui a mis le feu et donné le coup d’envoi à la guéguerre au sein des partis politiques, dont le PJD. «Le deuxième round des concertations, a annoncé El Othmani, sera axé sur la structuration du prochain gouvernement et la distribution des portefeuilles ministériels aux partis formant le nouveau gouvernement».

La guerre est déclarée

Du coup, la guerre est déclarée et la course effrénée pour les portefeuilles ministériels bat son plein au sein du PJD. Tout un chacun aspire à une place confortable au sein de la prochaine équipe ministérielle. A peine Benkirane avait-il annoncé sa fin politique avec, a-t-il dit, ses aspects positifs et négatifs, que les lévriers se sont placés sur la ligne de départ.

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Ils veulent rempiler

Faisant fi des valeurs dont ils se targuaient, même les anciens ministres du parti de la lampe (PJD) n’ont pas caché leur désir de rempiler, faisant prévaloir l’expérience acquise au sein du gouvernement Benkirane. Cette attitude a fait sortir sur la scène la fille de Abdelilah Benkirane, Soumaya Benkirane.

Quitter dans la dignité

Celle-ci n’a pas hésité à critiquer sévèrement les membres dirigeants du parti, qualifiant ce qui se passe aujourd’hui, à savoir la guerre pour les postes ministériels, d’irrespectueux des engagements de ceux qui se laissent emporter par tous vents. En fin de compte, «les postes partent, mais les positions demeurent. Dieu merci, nous avons quitté dans la dignité», a encore dit Soumaya Benkirane.

Le PJD redoute que la participation de l’USFP au nouveau gouvernement, que Benkirane a refusée énergiquement, ne divise le parti ou provoque une scission. On s’en souvient, l’ancien chef de gouvernement était allé jusqu’à dire: «Si l’USFP participe au nouveau gouvernement, ‘‘Ana machi Benkirane!’’».

Mohammed Nafaa

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