A propos d’Halieutis, explications du ministre de l’agriculture et de la pêche, Aziz Akhannouch : «Le Maroc a axé sa stratégie des pêches maritimes «Halieutis» sur la durabilité des ressources en combinant à la fois recherche scientifique, plan d’aménagement et lutte contre la pêche illicite. Des mesures de gestion, mêlant instauration de quotas, périodes de repos biologiques et zones interdites à la pêche, ont ainsi été instaurées.
Halieutis est une approche intégrée qui prend en compte les enjeux mondiaux du secteur de la pêche et qui est focalisée à la fois sur la ressource, l’élément humain, les infrastructures et le produit. Le triptyque «durabilité, performance et compétitivité» désigne à la fois des axes indépendants en termes de stratégie de développement, mais complémentaires pour ce qui est de leur finalité. Nous ne pouvons concevoir une industrie compétitive sans une gestion durable des ressources et encore moins des pêcheries gérées durablement sans une valorisation créatrice d’emplois et de richesse.
Au niveau de la gestion de la ressource, préalablement à l’implémentation d’Halieutis, les pêcheries, hormis celle du poulpe, étaient gérées au moyen d’un système de licences de pêche renouvelables annuellement, auxquelles s’ajoutaient quelques mesures techniques transitoires. Sous Halieutis, le Département a élaboré et introduit de nouveaux plans d’aménagement, tels celui des petits pélagiques (d’abord dans l’Atlantique sud, puis sur tout le littoral marocain), de la crevette rose, des grands crustacés, du merlu, de l’espadon en Atlantique, des algues. Le taux de couverture de la ressource par des plans de gestion atteint 85% à fin 2014, contre à peine 5% en 2009. Un plan de traçabilité pour permettre le contrôle de la pêche aussi bien en mer qu’à terre et de lutter contre la pêche INN (Illicite, Non déclarée et Non réglementée), l’équipement de 2.194navires de pêche de balises de géo-localisation (VMS) et la modernisation du Centre national de surveillance des navires de pêche. L’investissement total au titre de ces deux mesures s’est élevé à 80 MDH. Parallèlement, une procédure de certification électronique des captures a été mise en place pour assurer la traçabilité des produits de la pêche le long de la chaîne de valeur, à savoir le débarquement, la première vente, la transformation et l’exportation. En somme, nous avons doté le Département de la Pêche maritime de dispositifs de contrôle nécessaires à l’accompagnement des plans d’aménagement et à la réduction de l’informel».
Hamid Dades, Envoyé spécial à Agadir
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Accord de pêche : Mise en œuvre satisfaisante
Selon Enrico Brivio, porte-parole du commissaire européen chargé de l’environnement, des affaires maritimes et de la pêche, «La mise en œuvre de l’accord de pêche entré en vigueur en juillet 2014 est globalement satisfaisante».
En effet, présent au Salon Halieutis, au cours de sa visite au Maroc, la première dans un pays hors de l’UE depuis qu’il a pris ses fonctions en novembre dernier, le commissaire européen en charge de l’environnement, des affaires maritimes et de la pêche, Karmenu Vella, a mis en exergue le travail effectué par les autorités marocaines pour faciliter l’implémentation du protocole.
Le Maroc et l’UE ont convenu des projets à mettre œuvre dans le cadre de cet accord en vue de contribuer au développement du secteur marocain de la pêche. La programmation pluriannuelle, la matrice des projets, les critères d’évaluation de ceux-ci, ainsi que les modèles de rapports annuels de mise en œuvre ont d’ailleurs été approuvés conjointement lors de la Commission mixte qui s’est tenue en septembre dernier.
Les actions au titre de l’appui sectoriel incluent des travaux d’infrastructure, notamment l’aménagement de points de débarquement et de halles aux poissons dans toutes les régions du Royaume. Dans ce cadre, un premier examen détaillé de l’impact de ces projets aura lieu lors de la 2ème Commission mixte qui devrait se réunir en septembre 2015.
HD
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Aquaculture : Un Jumelage pour le Renforcement
Dans le cadre du partenariat entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne, une cérémonie de lancement du projet de jumelage visant le renforcement de l’Aquaculture au Maroc a été organisée en marge du Salon Halieutis. Ce jumelage institutionnel, d’une durée de 6 mois, sera réalisé dans le cadre du programme «Réussir le Statut Avancé » financé par l’UE et géré par le ministère de l’Economie et des Finances. Il bénéficie d’un financement à hauteur de 250.000 euros et a été remporté par la France avec différents services répartis dans les ministères en charge de l’agriculture et du développement durable, pilotés par la Direction des Pêches maritimes et de l’Aquaculture au sein du Secrétariat d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche. Ce jumelage permettra à l’Agence nationale pour le développement de l’aquaculture (ANDA) de maîtriser les techniques de production aquacole en s’inspirant de l’expérience et des meilleures pratiques européennes en la matière. Il répond aussi aux attentes de l’ANDA à travers la mise en œuvre des 5 activité concernant le renforcement du savoir-faire en termes d’ingénierie aquacole, indispensable à la maîtrise de l’installation de projets aquacoles et l’accompagnement au développement de modèles de montage financier de projets aquacoles adaptés au contexte marocain. A cela s’ajoutent le perfectionnement du rôle de «Guichet de l’aquaculteur» joué par l’ANDA, le soutien à la traçabilité et à la labellisation des produits aquacoles et l’introduction du principe de développement durable dans la Stratégie de développement de l’aquaculture.
Une équipe de 17 experts, possédant une solide expérience en économie et en ingénierie aquacole, sera mobilisée. Des stages de formation et des visites d’étude en Europe seront aussi réalisés pour que l’ANDA, les organismes partenaires marocains et leurs homologues européens puissent partager leur savoir-faire et leurs pratiques.
HD