Handicap International contre les mines
C’est un chiffre très élevé. En 2019, 5.500 personnes, dont 2.000 enfants, ont été victimes de mines antipersonnel à travers le monde, d’après le rapport annuel de l’ONG Handicap International.
Dans près de la moitié des cas, ce sont les IED, c’est à dire des mines artisanales ou improvisées qui sont en cause. Sans surprise, ce sont dans les pays en guerre, ou qui l’ont été récemment, que ce décompte macabre est le plus important: l’Afghanistan, la Syrie, l’Ukraine, ou encore le Mali. Selon Anne Héry, directrice du plaidoyer chez Handicap International, les combattants dans ces pays-là peuvent trouver tous les éléments nécessaires à la fabrication de ces engins. «La plupart du temps ces groupes armés réutilisent des restes d’explosifs de guerre ou des mines qui sont déplacées et déterrées pour piéger des zones dans des conflits récents et qui touchent, en majorité, les civils», explique-t-elle à franceinfo.
Ces derniers temps, il y a aussi eu de vrais coups durs dans le combat que mène Handicap International, notamment lorsque l’administration Trump a décidé d’autoriser à nouveau la production de mines antipersonnel. «Ça a été une vraie douche froide pour tous les militants de la lutte contre les mines, déplore Anne Héry. C’est aussi un signal extrêmement négatif envoyé à la communauté internationale. L’élection de Joe Biden donne un grand espoir de voir cette politique inversée à nouveau. «Nous demandons à l’administration Biden de s’engager beaucoup plus activement en faveur de la protection des civils contre les dégâts liés aux armes explosives». Handicap International remarque aussi dans son rapport annuel que le Covid-19 a un impact sur ses actions: moins de démineurs sur le terrain, moins de prévention et un accès aux soins plus compliqué pour les blessés.
Patrice Zehr