La croissance du produit intérieur brut (PIB) non agricole a atteint 3,6% au premier semestre 2019, contre 3,5% durant la même période une année auparavant, a indiqué, jeudi à Rabat, le ministre de l’Economie et des finances, Mohamed Benchaaboun.
Cette hausse est due à la bonne performance des secteurs de la pêche, de l’énergie, des mines et des services, a expliqué M. Benchaaboun qui présentait le bilan d’étape de l’exécution du budget à fin juin 2019 et le cadre général d’élaboration du projet de loi de finances 2020 devant les Commissions des finances des deux Chambre du Parlement.
A fin mai 2019, le secteur minier et particulièrement la production de phosphates a connu une hausse de 8,1%, en raison de l’amélioration de la demande extérieure, principalement des pays d’Amérique latine, d’Europe et d’Afrique, et de l’évolution des prix de cette matière à l’échelle internationale, a-t-il indiqué.
Le secteur de l’énergie a enregistré une hausse de 5,2% à fin mai dernier due principalement à l’augmentation de la production nationale (+28%), a-t-il fait savoir, notant que le secteurs de l’industrie a connu une hausses de 2,7% et que les arrivées touristiques ont progressé de 4,6%.
Rappelant le contexte international caractérisé par le ralentissement de la croissance économique, le ministre a noté que le taux de croissance a décéléré à 2,8% au premier semestre de 2019, contre 3,5% durant la même période en 2018.
Le ralentissement de l’activité agricole de 3,2% contre 4% au premier semestre de 2018 est la principale cause de cette baisse, a-t-il expliqué, notant que la croissance économique est soutenue par la demande intérieure qui a contribué à hauteur de 3,6% durant le premier semestre de 2019 au PIB, compte tenu de la hausse de la consommation des ménages et de l’investissement.
Concernant le financement de l’économie nationale, Benchaaboun a mis en exergue la baisse du taux d’intérêt des crédits bancaires qui est passé de 5,3% en 2018 à 4,89% au premier trimestre de 2019, et l’augmentation des crédits bancaires, hors ceux à caractère financier, de 9,5 milliards de dirhams (MMDH), soit une hausse de 1,3%, durant les 5 premiers mois de 2019.
S’agissant du commerce extérieur, le ministre a indiqué que déficit commercial s’est accentué de 5,2% en raison de la hausse des importations de 3,7% et dans un moindre degré des exportations (2,7%), notant toutefois que la hausse des recettes touristiques (4%), malgré la baisse des transferts de MRE de 2,8%, a permis de couvrir 62% du déficit commercial.
Benchaaboun a également souligné que le niveau des réserves de change de Bank Al-Maghrib a augmenté de 2,2 MMDH en date du 12 juillet 2019, par rapport à fin décembre 2018, se situant à plus de 5 mois d’importations.
Dans ce sens, il a relevé que les prévisions font état de la diminution du déficit du compte courant de la balance des paiements en 2019 à près de 4,5% du PIB, contre 5,5% en 2018, compte tenu de la hausse des exportations et du recul des prix du pétrole au niveau mondial.
Au volet du budget de l’Etat, Benchaaboun a fait savoir que les recettes ont connu une hausse de 8,87 MMDH à 7,8% au titre des 6 premiers mois de 2019, atteignant un taux de réalisation de 49,6%, par rapport aux prévisions de la loi des finances 2019, notant que les recettes fiscales représentent une hausse 3,20 MMDH et que les recettes non fiscales (+5,28 MMDH) proviennent principalement des opérations de privatisation.
A fin juin 2019, les dépenses de l’Etat ont augmenté de 4,3% (+4,7 MMDH) par rapport à 2018, avec un taux de réalisation de 48,8%, et sont composées notamment de dépenses de personnel (+2,3%), de dépenses de fonctionnement (+7,4%) et des intérêts de la dette (+8,7%), a-t-il souligné.
Dans ce contexte, le déficit budgétaire a baissé de 16,6 MMDH contre 21,1 MMDH en juillet 2018, a-t-il dit, attribuant ce résultat aux recettes de la privatisation qui ont contribué à elles seules à réduire le déficit budgétaire de 3,3 MMDH.
Avec MAP