Economiquement, l’année 2017 s’annonce meilleure que celle que nous laissons derrière nous, bien que la prévision de croissance du HCP soit moins optimiste que celle de Bank-Al Maghrib.
C’est ce qui est ressorti de la conférence de presse organisée par le Haut-commissariat au Plan (HCP), mardi 17 janvier 2017 à Casablanca.
L’économie nationale terminerait l’année 2017 avec une croissance de 3,6%, a indiqué, mardi 17 janvier, le Haut-commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi Alami. S’exprimant lors d’un point de presse dédié à l’évolution de l’économie nationale en 2016 et ses perspectives pour 2017, Lahlimi a souligné qu’en 2017, en prévision d’un retour à une production moyenne de la céréaliculture et d’une consolidation de la productivité des autres cultures, ainsi que de l’élevage et de la pêche maritime, le secteur primaire créerait une valeur ajoutée en hausse de 9,7%, portant sa contribution à 1,2% au PIB prévisionnel.
La tendance générale est au ralentissement
Le Haut-commissaire au Plan a noté également que la valeur ajoutée non agricole s’améliorerait, de son côté, à 2,4% sous l’effet d’une hausse à 2,5% du rythme de croissance du secteur secondaire et de la consolidation à 2,4% de celui du secteur tertiaire, confirmant la légère reprise amorcée depuis 2015. La double évolution de la situation économique estimée pour 2016 et celle prévue pour 2017, devraient reproduire ainsi, l’une et l’autre, la dépendance de notre offre agricole des conditions climatiques et la tendance persistante du ralentissement que manifesterait la croissance de l’ensemble des activités non agricoles, aussi bien celles du secteur secondaire que celles du secteur tertiaire, a dit Ahmed Lahlimi Alami.
Et Dieu créa la demande intérieure
S’inscrivant dans le sillage de cette double évolution, les années 2016 et 2017 reconfirmeraient le profil identitaire du modèle national de croissance tiré par la demande intérieure et pénalisé par une demande extérieure structurellement négative, a-t-il indiqué en ajoutant qu’avec une progression plutôt modérée de la consommation finale nationale et une forte reprise de l’investissement en 2017, la demande intérieure devrait contribuer de 3,9% à la croissance économique, rejoignant son niveau d’avant 2014. La demande extérieure nette devrait, en revanche, renouer avec sa contribution négative à la croissance des années 2008-2011. En rupture avec les deux années 2014-2015 où elle était positive de l’ordre de 2,4% en moyenne, la contribution à la croissance de la demande extérieure redeviendrait négative à 2,8% en 2016 et à 0,3% en 2017, a-t-il relevé. Il s’agit là, selon le Haut-commissaire au Plan, de l’un des indicateurs phare de la vulnérabilité du modèle de croissance marocain qui renvoie à la question de fond que le Maroc devrait résoudre, celle de la faible compétitivité de son tissu productif, porteuse de menaces sur la soutenabilité de la croissance et la solvabilité financière du pays.
Les échanges extérieurs, parent pauvre de l’économie marocaine
Concernant le financement de l’économie nationale, Lahlimi a souligné que les échanges extérieurs des biens et services connaîtraient un déficit structurel de 100 milliards de DH en 2016, au lieu de 60 milliards en 2007, ajoutant que le déficit commercial des biens, à l’exclusion des services, serait de près de 180 milliards de DH en 2016. Pour ce qui est de l’endettement, le Haut-commissaire au Plan a attiré l’attention sur le fait que le recours à l’endettement extérieur est un danger auquel il faut faire face au plus vite.
L’année 2016 a été marquée par des incertitudes multiples au Maroc et dans le monde. A en croire le HCP, 2017 ne sera pas meilleure. Mais le taux de croissance qu’il prévoit (3,6%) est inférieur à celui de Bank Al-Maghrib (4,2 %). Wait and see…
Mouhcine Lourhzal