Il est évident que chaque changement d’heure, en plus ou en moins, est provocateur de perturbations proches du décalage horaire pendant trois à quatre jours, chez les individus quel que soit leur âge.
Ce type de perturbations est limité, car il s’agit d’une heure de décalage seulement, d’où les experts ne sont pas, dans ce cas, unanimes sur une éventuelle existence de perturbations graves sur la santé.
Par ailleurs, il n’existe aucune certitude sur la réalité des économies d’énergie. Les études réalisées divergent selon les pays et les auteurs. Certaines études évoquent une économie de 0,5% de la consommation annuelle. D’autres une économie de seulement 0,1%.
La liste des impacts possibles ou imaginables est longue. Cela va de l’agriculture aux vaches laitières; de la criminalité aux accidents de la route; de la synthèse de vitamine D à la pratique sportive, etc. Tous ces sujets ont fait l’objet d’études en Europe, sans permettre d’aboutir à une conclusion tranchée. A chaque fois qu’il y a eu un impact mesuré, il s’est avéré faible et souvent discutable.
Une seule conclusion s’impose, au Maroc et à l’étranger: il est préférable d’arrêter ce changement d’heure, alors que les avantages sont difficilement mesurables et que les inconvénients existent tout en étant diffus.
Et au Maroc ?
Au Maroc, l’impact de l’adoption de l’heure d’été sur les différents plans, aussi bien économiques que sociaux, a fait l’objet d’une étude menée par le ministère de la Réforme de l’administration et de la Fonction publique, mais dont personne ne connaît encore les résultats qui devraient être diffusés, selon le ministre de tutelle.
Cette étude qui vise l’évaluation de l’expérience de l’application de l’horaire GMT+1 au Maroc durant les 5 dernières années (2012-2017) a comme principaux objectifs l’analyse des différents aspects et dimensions du changement aux niveaux économique et social, l’évaluation de l’impact de ce changement sur les heures du lever/coucher du soleil dans les différentes régions du Maroc, l’évaluation de l’impact sur le décalage horaire avec l’Europe et la proposition des scénarios complets relatifs à une meilleure application du changement horaire au Maroc, avec une évaluation d’impact pour chaque scénario.
Selon le ministre «C’est à la lumière des résultats de cette étude que le ministère pourra formuler et proposer les mesures qui conviennent mieux à l’intérêt général du pays, mais aussi aux préoccupations des citoyens». Mais rien ne filtre encore quant à ces résultats, ni à cette étude, sauf que ceux qui l’ont réalisée pour le ministère préconisaient une période d’essai et d’adaptation. Episode, semble-t-il, sauté par le gouvernement pour la prise de sa décision.
ML