Samedi 25 mars, la Galerie H du groupe Holmarcom était la scène d’un important événement pour l’artisanat marocain. Il s’agit d’une première: l’accompagnement universitaire de l’artisanat national, avec un objectif précis.
La galerie casablancaise qui, déjà par son design et son ameublement, respire l’Artisanat et traduit, dans les plus petits détails, l’excellence et le savoir-faire de l’artisan marocain, a ainsi abrité la signature d’une convention de partenariat relative à la promotion des produits de l’artisanat marocain à l’international.
Entrant dans le cadre d’un partenariat public-privé, la convention a été signée par Fatema Marouane, ministre de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, Abdellah Adnani, directeur général de la Maison de l’Artisan, Mohamed Hassan Bensalah, président du Groupe Holmarcom et Daniel Cavicchi, vice-doyen de Rhode Island School of Design (RISD).
La première action de cet accord portera sur le lancement d’un programme pilote dans le domaine de l’éducation et de la formation.
Dédié à la filière de la céramique et s’étalant sur deux années académiques 2017-2018 et 2018-2019, ce programme vise à créer une plate-forme pédagogique pour des formations basées sur le savoir-faire artisanal marocain.
L’objectif est, d’une part, de promouvoir les pratiques artisanales marocaines au sein d’une communauté internationale d’artistes, de créateurs et de designers à travers le campus de la RISD et, d’autre part, d’accompagner les maîtres artisans et les créateurs marocains pour adapter leurs produits aux tendances contemporaines, c’est à dire en se souciant davantage du design, tout en préservant l’identité nationale.
Cette convention tripartite a un objectif final: elle vise l’amélioration de l’attractivité des produits d’artisanat, notamment au niveau du marché des Etats-Unis.
A cette occasion, la ministre a fait savoir que cette convention constitue le couronnement des efforts déployés par le ministère et l’ensemble des parties concernées, conformément aux Hautes orientations de Sa Majesté le Roi Mohammed VI visant à consolider la politique d’ouverture adoptée par le Maroc sur l’environnement international, notamment les Etats-Unis avec lesquels le Royaume entretient des relations ancestrales.
Cette politique d’ouverture, à même de contribuer à l’essor et l’amélioration de la qualité des produits d’artisanat marocain, est à l’origine du développent du niveau des exportations de ce secteur qui ont enregistré de bonnes performances, durant le mois en cours, au niveau du marché américain. Lesquelles performances se traduisent par un taux de 20% des exportations vers ce marché.
La convention a été signée avec la RISD, partenaire clé dont le choix pour accompagner ce projet émane du fait que cette école américaine apportera une valeur ajoutée supplémentaire à l’artisanat marocain, à travers l’adaptation de ses produits aux tendances contemporaines, eu égard à la réputation internationale, dont jouit cette institution en tant qu’école leader sur le plan international, dans le domaine du design.
L’apport du Groupe Holmarcom est essentiellement financier. Mais pas seulement… Ce Groupe que dirige Mohamed Hassan Bensalah, est connu pour son engagement sociétal ; et notamment pour l’ensemble de ses efforts et actions qui visent à soutenir l’essor de l’artisanat marocain. Entre autres, la Galerie H –«H comme Holmarcom, tout simplement», explique Hassan Bensalah aux Américains- un espace de création et d’exposition créé en février 2015, dédié à la rencontre entre artisanat et design.
Ils ont dit…
Mohamed Hassan Bensalah, Président du Groupe Holmarcom
«Au Maroc, l’Artisanat est non seulement un métier, un secteur économique ou un art. C’est surtout un Patrimoine que nous nous devons de préserver, un capital, que nous nous devons de faire évoluer! Cet artisanat marocain est partout: dans nos rues, dans nos maisons, chez nos familles… Cet artisanat marocain figure tellement dans nos ADN, qu’on en oublierait presque toutes ses dimensions: une dimension économique, une dimension sociale, une dimension artistique et une dimension culturelle. Et c’est ce qui fait la complexité et la richesse de ce secteur qui, avant tout, fait vivre plus de 500.000 familles.
A l’ère de Google et d’Amazon, de la production de masse en Chine, des souvenirs que des millions de touristes achètent en bas des pyramides d’Egypte ou à la Tour Eiffel, préserver ces emplois doit être notre priorité… Mais préserver notre patrimoine doit l’être aussi !
C’est une équation qui n’est pas toujours facile à résoudre. Avec l’évolution des tendances, le client, qu’il soit marocain ou étranger, est devenu plus difficile à satisfaire.
Antoine de St Exupery disait : « La perfection est atteinte, non pas lorsqu’il n’y a plus rien à ajouter, mais lorsqu’il n’y a plus rien à retirer ». Cette citation s’applique parfaitement au design.
Le design est l’élément qui va permettre à l’artisanat marocain de se développer aussi bien au Maroc qu’à l’international.
Chez nous au Maroc, les designers avaient, en quelque sorte, «sublimé le beau». Grâce à eux, les articles de l’artisanat marocain ont été exposés dans des espaces prestigieux comme les magasins Harrold’s à Londres, les Galeries Lafayette à Paris ou l’Institut du Monde Arabe.
Tout cela prouve que l’introduction de la notion de design dans l’artisanat peut résoudre l’équation dont j’ai parlé, à condition de le faire de façon à préserver notre identité et notre culture.
Au sein du Groupe Holmarcom, nous sommes convaincus de ce que peut apporter le design au secteur de l’Artisanat. Et nous sommes fiers aujourd’hui de pouvoir accompagner ce partenariat entre le Ministère de l’Artisanat et la Rhode Island School of Design.
Notre implication dans ce projet n’est pas fortuite, mais s’inscrit parfaitement dans le cadre de notre engagement au profit de l’artisanat et le design au Maroc».
Fatima Marouan, ministre de l’Artisanat et de l’Economie Sociale et Solidaire
«L’évènement qui nous réunit aujourd’hui est le couronnement de beaucoup d’efforts et la foi très forte en les potentialités de notre artisanat et la collaboration fructueuse de tous les partenaires.
C’est à la suite d’une réunion avec Mrs Farelli qu’est née l’idée de collaboration entre notre ministère et la RISD notre objectif étant de faire connaitre notre artisanat et de l’adapter à l’export en l’occurrence vers les USA. La réflexion autour de cette convention a débuté au mois d’avril 2015. Avec vous, nous avons identifié un certain nombre d’axes de travail qui nous ont permis d’aboutir à la convention que nous signons aujourd’hui. L’objectif principal était de satisfaire le besoin immédiat et pragmatique du secteur à se préparer pour le marché global de la décoration d’intérieur, notamment celui des États-Unis.
Cette plateforme d’échanges pédagogiques mise en place avec la RISD servira à l’encadrement des professeurs et des étudiants de RISD ainsi que des créateurs et des maîtres-artisans Marocains. La présente convention satisfait ce besoin à travers le lancement d’un programme visant l’amélioration du positionnement des produits de l’artisanat Marocain dans les marchés extérieurs, notamment celui des Etats-Unis. Et ce, via l’introduction de la perspective américaine du design dans le secteur de l’artisanat d’art.
Dans un premier temps, il est apparu aux différentes parties que le domaine le plus prometteur de leur future collaboration, serait celui de l’innovation dans le secteur de l’artisanat. Notamment, en matière de bâtiment traditionnel, de développement urbain, d’architecture et, d’une manière générale, le domaine des beaux-arts.
Il a alors été convenu de démarrer par un programme pilote concernant la filière de la poterie céramique et qui consistera en une collaboration entre les parties, de 16 mois dans le domaine de l’éducation et de la formation, s’étendant sur les années académiques 2017-2018 et 2018-2019. Pour ce qui est du programme post-pilote, il sera identifié vers la fin du programme pilote.
Une telle cérémonie fait partie des moments forts scellant la coopération entre le Maroc et les Etats-Unis et traduisant son dynamisme et sa diversité. Je nourris l’espoir de voir la signature de la convention de partenariat de ce jour, apporter une impulsion nouvelle au secteur de l’artisanat d’art marocain. Je forme le vœu que ce premier pas ouvre la voie à une longue et fructueuse collaboration au bénéficie de toutes les parties prenantes».