Petit flash-back. 18 septembre 2014. Deux hommes se promènent à Marrakech. L’un est touriste (britannique, apprendra-t-on plus tard), l’autre ressortissant marocain. Ils déambulent côte à côte dans un centre commercial, quand «on» remarque –l’histoire ne précise pas qui ni comment- qu’ils ont eu «des gestes perçus comme étant à connotation sexuelle» (formule officielle). Quelques pas encore et ils sont interpellés, à un arrêt de bus.
Déférés à la justice, le touriste septuagénaire et le Marocain d’une vingtaine d’années, écopent d’une condamnation à quatre mois de prison pour «homosexualité».
Aussitôt, les réseaux sociaux et les médias anglais se saisissent de l’affaire.
En plus d’être père d’une diplomate, le touriste britannique vient d’un pays où l’on ne va pas en prison pour un tel motif. Sa famille ne comprend pas. La société civile marocaine non plus. Les internautes encore moins. La pression monte.
Le septuagénaire est finalement remis en liberté. Lui, d’abord. Le jeune Marocain, ensuite. Officiellement, «liberté provisoire, en attendant le jugement en appel». Mais le touriste n’attendra rien du tout. Il a pris le premier vol pour son pays, la Grande Bretagne, où, non seulement l’homosexualité n’est pas un délit, mais elle est protégée par la loi et le mariage entre homosexuels est autorisé.
Pour le Jeune Marocain, on verra bien ce que fera la justice en appel… Il est cependant peu probable qu’elle s’expose à une autre levée de boucliers, en condamnant l’un quand l’autre a pu quitter le territoire, libre et définitivement hors de portée de ses verdicts…
Certes, au Maroc, les lois criminalisent l’homosexualité qui est frappée de peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison. Mais il y a, dans certaines lois marocaines, autant d’hypocrisie que dans la société. C’est le cas des lois sur la consommation d’alcool (interdite, mais largement répandue), comme c’est le cas de celles sur l’homosexualité.
La loi interdit. La pratique existe. La société tantôt tolère, tantôt condamne, selon les circonstances… Et tout le monde s’en accommode.
Pour les ONG qui défendent les droits de l’homme, il est grand temps de mettre fin à cette hypocrisie. Notamment en ce qui concerne l’homosexualité, dont elles rappellent qu’elle relève du respect des libertés individuelles. Libertés garanties et protégées par les conventions internationales des droits humains.
C’est dans ce sens qu’en juillet dernier, Human Rights Watch appelait le Maroc à «cesser de poursuivre des personnes pour homosexualité».
Sans doute, la société marocaine n’est-elle pas encore tolérante à l’égard des homosexuels et ne comprend-elle pas cette notion de libertés individuelles quand il s’agit d’homosexualité. Pourtant, de plus en plus d’homosexuels osent assumer leur orientation sexuelle. Et de plus en plus de commerces (coiffeurs, tailleurs, traiteurs…), y compris dans les milieux populaires, sont tenus par des homosexuels, sans qu’ils soient inquiétés, ou boycottés.
Il y a une condamnation générale et un rejet catégorique de la pédophilie, parce qu’il s’agit d’enfants abusés par des adultes. Pour l’homosexualité, les réactions et avis sont plus mitigés. Il ne s’agit plus que d’adultes auxquels il est difficile de contester la liberté de disposer de leur corps comme ils l’entendent.
Une chose est sûre, les touristes homosexuels, eux, ne faisaient traditionnellement pas l’objet de persécution au Maroc. Au contraire, le respect de leur liberté les poussait vers ce pays où ils savaient que seule la provocation publique pouvait leur attirer des problèmes…
Pourquoi devrait-on, aujourd’hui, embastiller un touriste parce qu’il aurait, en marchant, «des gestes perçus comme étant à connotation sexuelle» ?
Bravo à ceux qui ont fait faire au Maroc ce pas spectaculaire qui lui a valu une campagne médiatique au vitriol en Grande Bretagne, 4ème pays émetteur de touristes au Maroc, après la France, l’Espagne et l’Allemagne… Avec, en prime, une mise en garde du Foreign Office (ministère des Affaires étrangères britannique), adressée à ses voyageurs embarquant pour Rabat.
Combien cela coûtera-t-il à la balance des paiements, en devises fortes, sachant le poids du tourisme dans la collecte de ces devises ? On le saura probablement dans les prochains mois, en suivant la courbe des touristes britanniques à destination du Maroc.
Bahia Amrani
pour les algériens les lois du palais sont vite appliquée ,le cas du jeune sportif kidnappé et accusé le pauvre à tort, sans clémence,il se trouve avec une année de prison ferme,alors,la loi du sa majesté clémente pour les touristes :espagnols-anglais et francais.
On voit que papy aime la chère fraîche, ce qui est somme toute normale lorsque l’on connaît le fonctionnement de l’attachement et de l’élaboration de la sexualité de chacun, mais nous pouvons supposer que ce jeune maghrébin aime aussi la chère fraîche donc ce qui peut être condamnable dans cette relation c’est un aspect pécuniaire, un jeune homme qui veut se sortir de sa condition moins favorable. Celui qui aurait du prendre l’avion pour l’Angleterre est rester sur place. Malheur à lui