Près de 60% des ménages ayant un membre qui a perdu son emploi, suite à la pandémie du nouveau coronavirus Covid-19, ont des difficultés d’accès aux aides publiques, selon le Haut-commissariat au Plan (HCP).
“59% d’entre eux affirment qu’ils sont enregistrés mais non encore bénéficiaires, 54,5% en milieu urbain et 68% en milieu rural”, précise le HCP qui vient de publier une enquête sur l’impact du coronavirus sur la situation économique, sociale et psychologique des ménages.
Rapportés à l’ensemble des ménages marocains, ces pourcentages s’élèvent à 21% à l’échelle nationale, 19% en milieu urbain et 26% en milieu rural, souligne l’enquête, notant que les autres raisons se déclinent comme suit : 7% n’ont pas encore formulé leur demande au moment de l’enquête mais comptent le faire, 11% ne sont pas affiliés à la CNSS, 9% ne sont pas adhérents au RAMED et 3% estiment qu’ils n’ont pas besoin de l’aide.
En plus des aides pour compenser la perte d’emploi, le HCP fait savoir que les ménages ont reçu aussi des transferts de l’État ainsi que d’autres ménages comme soutien en cette période de confinement.
“En fait, 44,5% des ménages ont reçu au moins un transfert en provenance des différentes sources (État, ménages, ONG, institutions publiques, privées, etc.), 46% en milieu urbain et 42% en milieu rural”.
Par source de transferts, les aides provenant de l’État à travers le ciblage du programme RAMED, concernent 25% des ménages, 26% en milieu urbain et 22% en milieu rural, précise l’enquête, notant que la moitié (51%) d’entre eux sont des ménages avec des membres ayant perdu leur emploi dans le secteur privé, 14% sont des ménages dont certains membres continuent à travailler dans ce secteur et 35% sont des ménages sans aucun membre actif occupé.
Ils sont à hauteur de 32% des ménages pauvres, 37% des ménages dirigés par les ouvriers et manœuvres agricoles, 34% des commerçants, 31% des artisans et ouvriers qualifiés et 26% des exploitants agricoles.
Par ailleurs, dans le cadre de la solidarité sociale, 16% des ménages reçoivent des transferts en provenance d’autres ménages résidant au Maroc, 3% des Marocains résidant à l’étranger (MRE), 4% des organisations non gouvernementales (ONG) et 3% des administrations publiques et semi-publiques, selon les résultat de cette enquête.
Réalisée du 14 au 23 avril dernier, cette enquête a permis de suivre l’adaptation du mode de vie des ménages sous la contrainte du confinement. Elle a ciblé un échantillon de 2.350 ménages représentatif des différentes couches socio-économiques de la population marocaine selon le milieu de résidence, urbain et rural.
L’enquête a pour objectif d’appréhender, notamment, le niveau d’effectivité du confinement, les connaissances des ménages relatives au Covid-19, les actions prophylactiques, l’approvisionnement domestique en produits de consommation et d’hygiène, les sources de revenu en situation de confinement, l’accès à l’enseignement, l’accès aux services de santé et les réactions psychologiques.
Compte tenu des circonstances du confinement et de l’état d’urgence sanitaire, elle a été réalisée par voie téléphonique en utilisant la méthode de collecte assistée par tablettes.
LR/MAP