Les participants à un panel tenu, mercredi à Rabat dans le cadre des deuxièmes Assises des Industries culturelles et créatives (ICC), ont plaidé en faveur d’un partenariat renforcé et durable entre les acteurs publics et privés dans le secteur des ICC.
Les intervenants à cette rencontre, initiée sous le thème “Partenariat public privé, un atout gagnant pour la culture”, ont souligné que l’émergence et le développement des ICC nécessitent un “partenariat déterminant” pour stimuler l’innovation et mettre en place un cadre global à même de stimuler l’activité culturelle et créative.
Les actions des deux secteurs public et privé au service de la culture et de la création doivent être soutenues par une vision claire, une approche volontariste et une gouvernance adaptée aux ambitions des pays, notamment en Afrique, ont-ils estimé.
Dans ce contexte, le ministre délégué chargé de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, Mohcine Jazouli, a appelé à promouvoir un partenariat public-privé gagnant-gagnant dans le secteur culturel, notamment en matière des ICC, expliquant que ce type de partenariat est un vecteur de croissance et de développement pour l’ensemble des pays.
“L’Etat est là pour accompagner le développement de ce secteur et le renforcement de la culture, notamment à travers la valorisation du patrimoine culturel marocain, la création de nouvelles installations et infrastructures, la formation de l’ensemble des acteurs culturels, ainsi que le financement innovant”, a-t-il expliqué.
La culture est le socle sur lequel s’appuie le développement socio-économique d’un pays, a-t-il relevé, ajoutant que la nouvelle Charte d’investissement place la culture parmi les secteurs stratégiques et prioritaires, compte tenu de son rôle dans la promotion du patrimoine national et de la diversité culturelle.
Pour sa part, le Président directeur général de la Société nationale de radiodiffusion et de télévision (SNRT), Faïçal Laraïchi, a insisté sur la nécessité d’adopter une approche systémique et holistique en matière de partenariats et ne pas se limiter uniquement aux partenariats public-privé dans le secteur culturel.
Il a également appelé, dans ce sens, à s’ouvrir sur d’autres secteurs pour le développement des ICC, à travers des partenariats dans le domaine des nouvelles technologies, comme l’intelligence artificielle.
S’agissant du rôle du Pôle public médiatique au service de la promotion de la culture et du patrimoine national, M. Laraïchi a indiqué que l’audiovisuel demeure le meilleur moyen pour laisser une trace aux générations futures, faisant observer que les médias publics produisent des dizaines de documentaires tous les ans dans le souci de promouvoir le patrimoine culturel national.
De son côté, le vice-président de la Fédération des industries culturelles et créatives (FICC), Fihr Kettani, s’est penché sur les défis auxquels font face les investisseurs privés dans ce secteur, particulièrement en termes d’accès au financement sous forme de subventions, de sponsoring ou encore d’emprunts bancaires.
Il a ainsi appelé l’ensemble des acteurs à encourager l’entrepreneuriat culturel, soulignant que ce type d’entrepreneuriat est une vocation forte, enrichissante et porteuse de sens pour l’ensemble de la société, permettant de bâtir des ponts entre les générations.
La directrice exécutive de Africa No Filter, Moky Makura, a de son côté insisté sur l’importance des données dans le développement du secteur des ICC, eu égard à leur rôle fondamental dans la compréhension des dynamiques du secteur, l’identification des opportunités de croissance et l’orientation des politiques et décisions stratégiques.
Elle a en outre appelé à investir dans la jeunesse africaine, ainsi que dans l’ensemble des acteurs clés du paysage culturel en général et de l’industrie des ICC en particulier, soulignant que la jeunesse constitue une ressource inestimable, capable de dynamiser le secteur culturel, à travers sa créativité et son ouverture aux nouvelles technologies.
Organisée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI par le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication et la Fédération des industries culturelles et créatives de la CGEM, avec le soutien de l’Union européenne au Maroc, cette 2ème édition des Assises des Industries Culturelles et Créatives permet de penser l’avenir de ce secteur dynamique, créateur de richesses, d’emplois, d’émotions et de sens au service du rayonnement du Royaume, tout en explorant les nouvelles tendances en matière de gouvernance, de financement et de transformation digitale.
Au programme de ces Assises, placées sous le thème “Célébrer le patrimoine, investir le progrès”, figurent cinq panels thématiques axés sur les “financements innovants et crowdfunding”, “l’expérience du lieu: tourisme, culture, et patrimoine”, “le capital humain à l’ère du digital et de l’IA” et “perspectives pour les industries culturelles et créatives”.
LR/MAP