IDE Qui le Maroc intéresse-t-il ?

Conjoncture internationale difficile, Crise financière et économique majeure depuis 2008… Pourtant, dans la région MENA, le Maroc pourrait être l’un des pays à tirer son épingle du jeu. Est-ce le cas ?

Industrie investissements

Les dernières données sur les Investissements Directs Etrangers (IDE) placent le Maroc en tête, dans la zone d’Afrique du Nord. Des pays comme l’Egypte ou la Tunisie ont toujours pu attirer plus d’investissements que le Royaume. Mais 2012 a été une année très difficile pour ces deux pays qui vivent aujourd’hui des moments importants de leur histoire. Une situation profitant au Maroc qui a pu attirer, au cours des deux dernières années, un flux relativement conséquent d’IDE.

Après avoir enregistré un recul de 22% à 1,95 milliards de dollars en 2009, les flux de capitaux étrangers sont repartis en accroissement depuis 2011, malgré la crise de la zone euro et les révolutions du «printemps arabe». Selon les résultats du «World Investment Report 2012» de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (Cnuced), les principaux émetteurs de capitaux étrangers vers le Royaume se sont en effet bien comportés en 2011. Avec quelque 2,84 milliards de dollars d’investissements directs étrangers drainés en 2012, en hausse de 10% par rapport à 2011, le Maroc consolide son capital-confiance auprès des investisseurs. Il est même classé leader en Afrique du Nord en matière des IDE, avec 8% du capiatl-investissement dans le continent, indique le rapport de la Cnuced.

Attractivité: avis partagés

Mais pourquoi choisir d’investir au Maroc en ces temps de crise? Les avis demeurent divisés, concernant les raisons de cette attractivité. Certains considèrent que la hausse des IDE au Maroc est particulièrement due à des facteurs conjoncturels, notamment les révolutions arabes et la crise mondiale. Mais d’autres l’expliquent par la stabilité politique du Royaume et la stratégie agressive adoptée par les autorités marocaines pour attirer plus d’investissements étrangers. Une stratégie qui s’appuie notamment sur le programme national de privatisation, la conversion de la dette extérieure en investissements et les opérations de concession de services publics. Les responsables marocains mettent aussi en avant «la mise en place d’une infrastructure grandiose et des politiques économiques sectorielles ciblées, l’amélioration de la connectivité, ainsi que la formation de ressources humaines compétentes». Mais les firmes internationales qui cherchent à investir ne se contentent pas d’un cadre d’accueil ultra perfectionné. Elles cherchent aussi la réunion de coûts réduits, de vastes marchés, d’infrastructures de communication et de réseaux de commercialisation, qui sont cruciaux dans un monde en mutation, pour maintenir leur avantage compétitif.
Depuis 2012, un certain nombre d’opérations ont été mises au point. Ils devront contribuer à attirer plus d’investisseurs étrangers. L’on constate que les pays source se sont diversifiés, mais la part des pays partenaires dans les entrées totales de capitaux destinés aux IDE demeurent importantes. A ne citer dans ce cadre que les deux principaux partenaires du Royaume, la France et l’Espagne.
La France a perdu sa place de premier partenaire commercial, au profit de l’Espagne, l’année dernière. Mais elle reste le premier partenaire économique du Maroc en termes de capitaux étrangers avec près de 50% du stock des IDE au Maroc. En 2012, les IDE français (1,12 milliard d’euros bruts) ont pesé 10 fois plus que ceux de l’Espagne. On compte aujourd’hui quelque 500 entreprises françaises basées au Maroc. Elles emploient au total plus de 65.000 personnes. De son côté, l’Espagne est également parvenue à gagner d’importants marchés au Maroc. Beaucoup d’entreprises espagnoles cherchent à investir dans le Royaume et pas moins de 800 firmes ibériques s’y sont implantées et opèrent dans plusieurs secteurs, dont ceux du BTP, de la confection et de l’énergie.

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Le Maroc de plus en plus courtisé

Affligées aujourd’hui par un des pires replis de leur histoire, l’Espagne et la France souhaitent trouver une bouffée d’oxygène dans le Royaume, lequel offre des atouts intéressants, à savoir des salaires encore relativement faibles, une position stratégique -non loin de l’Europe- et des mesures d’accompagnement très favorables aux investisseurs. Cette année, ces deux pays débarquent en force au Maroc. Leurs chefs d’Etat respectifs y ont tous deux effectué une visite officielle. Par ces visites, qui ont comporté un important volet économique, ils ont eu pour mission, chacun en ce qui le concernait, de renforcer les liens avec leur premier partenaire économique du Maghreb, de plus en plus courtisé pour sa stabilité politique. Dans les délégations qui accompagnaient les deux chefs d’Etat, on comptait de nombreux chefs d’entreprise. L’idée était bien sûr, pour ces entreprises, de renforcer davantage leur présence sur le marché marocain.
Autre pays, qui a également réussi son implantation au Maroc, la Turquie. Depuis ces dernières années, ce pays continue d’occuper une place importante en matière d’IDE au Maroc: BTP, tramway, autoroutes, etc. Il faut dire que de plus en plus d’entreprises turques viennent s’implanter dans le pays. Ainsi, plus de 75 sociétés turques ont déjà des projets au Maroc et opèrent dans plusieurs secteurs.
Globalement, les IDE ont eu un effet positif sur l’économie nationale en termes de valeur ajoutée, d’augmentation des exportations, de création d’emplois et d’augmentation des recettes fiscales, d’après «World Investment Report 2012» de la Cnuced. Il reste à souligner qu’en dépit de la hausse des IDE, «le Maroc ne représente que 0,8% des IDE de la France ou de l’Espagne dans le monde», d’après le même document.

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Le CCG, un peu… Beaucoup…

Outre les Investissements directs étrangers (IDE) en provenance de la zone euro, le Maroc développe également plusieurs projets chapeautés par les pays du Golfe. Sur les dix dernières années, les Emirats Arabes Unis ont contribué aux investissements étrangers à hauteur de 14 milliards de dirhams (MMDH), suivis du Koweït avec 7 MMDH et de l’Arabie Saoudite avec 3,5 MMDH. Comparée aux IDE émanant de la zone euro, la contribution des pays arabes reste très modeste. Mais les investissements arabes devront intéresser massivement le Royaume. En effet, après la tournée royale dans des pays du Conseil de coopération des pays du Golfe (Emirats Arabes Unis, Qatar, Koweït et Arabie Saoudite), le Conseil a décidé d’accorder un don de 5 milliards de dollars sur cinq ans, afin d’accompagner la mise à niveau de l’économie marocaine. Le Maroc devra par ailleurs attirer des capitaux du Golfe dans le tourisme, les énergies renouvelables, les services, le secteur bancaire et la sécurité alimentaire.
Malgré les troubles qui affectent le monde entier, en particulier les pays arabes, le Maroc continue d’être un modèle sur les plans de la législation, de la sécurité et de l’attractivité pour les investissements, a récemment déclaré Ahmed Najem, SG du Centre d’arbitrage commercial du CCG, à l’agence de presse bahreïnie BNA. Il a ajouté que le Royaume a entamé plusieurs réformes sur les plans législatif et juridique et déployé des efforts considérables pour améliorer l’environnement des investissements, notamment dans le secteur touristique et ce, afin de consolider l’attractivité du Royaume auprès des investisseurs étrangers. Evoquant la participation de son institution au Colloque international sur «l’investissement dans le secteur touristique: opportunités, défis et règlement des différends», prévu en novembre prochain à Rabat, le SG du Centre d’arbitrage commercial du CCG a indiqué que le choix du Royaume pour accueillir cette rencontre découle de la volonté de cette instance de renforcer sa présence dans les pays où sont réalisés des projets et des investissements des pays du Golfe.

 


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