Le premier groupe de demandeurs d’asile envoyés au Rwanda depuis le Royaume-Uni, dans le cadre d’un accord controversé, arrivera probablement dans ce pays d’Afrique de l’Est «dans les prochaines semaines», ont déclaré jeudi 19 mai (2022) des responsables à Kigali.
L’accord permettant à la Grande-Bretagne d’envoyer des migrants et des demandeurs d’asile au Rwanda, a suscité de vives critiques de groupes de défense des droits, de personnalités de l’opposition dans les deux pays et même des Nations Unies. Cet accord annoncé le mois dernier permet d’envoyer au Rwanda les demandeurs d’asile arrivés illégalement sur le sol britannique, Londres espérant dissuader les traversées clandestines de la Manche, en pleine augmentation. En vertu de cet accord, Londres financera dans un premier temps le dispositif à hauteur de 120 millions de livres (144 millions d’euros). Le gouvernement rwandais a précisé qu’il proposerait la possibilité «de s’installer de manière permanente au Rwanda s’ils le souhaitent».
«Le Royaume-Uni a informé le premier groupe d’environ 50 personnes qu’ils seront relocalisés, et nous nous attendons à avoir bientôt des nouvelles de nos partenaires britanniques» sur leur date d’arrivée «probablement dans les prochaines semaines», a déclaré Alain Mukuralinda, porte-parole adjoint du gouvernement rwandais dans un communiqué publié jeudi soir. De son côté, le porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo, a confirmé que «les migrants (étaient) susceptibles d’arriver dans les prochaines semaines». Paul Kagame a déclaré le mois dernier que l’accord avec le Royaume-Uni n’est pas du «commerce d’humains». «Nous ne faisons pas le commerce d’êtres humains, s’il vous plaît. Ce n’est pas le cas. En fait, nous sommes en train d’aider», a-t-il ajouté, décrivant cet accord comme une «innovation» mise en avant par le Rwanda.
P. Zehr