Le dernier rapport de la Banque mondiale intitulé «Groundswell» («lame de fond»), publié lundi 13 septembre (2021) avertit que le changement climatique constitue un facteur de migration de plus en plus puissant qui pourrait contraindre, d’ici à 2050, jusqu’à 216 millions de personnes à migrer à l’intérieur de leur pays à la recherche de meilleures conditions de vie.
Il est important de noter que cette projection n’est pas figée, prévient Juergen Voegele, vice-président de la Banque mondiale, chargé du développement durable, dans un communiqué. Si les pays commencent dès maintenant à réduire les gaz à effet de serre, à combler les écarts de développement, à restaurer les écosystèmes vitaux et à aider les gens à s’adapter, les migrations climatiques internes pourraient être réduites jusqu’à environ 80 %».
Ce rapport complète le premier du genre, publié en 2018 et focalisé sur trois régions du monde: l’Afrique subsaharienne, l’Asie du Sud et l’Amérique latine. L’institution avait alors projeté 143 millions de migrants climatiques d’ici à 2050 pour cet ensemble géographique. Elle a, cette fois, ajouté trois autres régions, l’Asie de l’Est et le Pacifique, l’Afrique du Nord ainsi que l’Europe de l’Est et l’Asie centrale. En cause, une accélération des phénomènes climatiques: « Nous venons de vivre la décennie la plus chaude jamais enregistrée et nous assistons à des phénomènes météorologiques extrêmes dans le monde », rappelle Juergen Voegele, ce qui continuera de pousser des « gens à quitter des endroits qui ne peuvent plus leur assurer de moyens d’existence et se diriger vers des zones qui offrent des opportunités ».
P. Zehr