Ce séisme politique, qui relègue dans l’opposition la dynastie Nehru-Gandhi, suscite les craintes des minorités religieuses -musulmans et chrétiens- en raison de l’engagement militant de Narendra Modi dans le nationalisme hindou depuis son plus jeune âge.
Jamais un parti n’avait obtenu de victoire aussi nette en Inde depuis le triomphe du Parti du Congrès après l’assassinat en 1984 d’Indira Gandhi alors Premier ministre.
Candidat du Congrès au poste de Premier ministre, Rahul Gandhi, arrière-petit-fils de Jawahalal Nehru, père de l’indépendance en 1947, subit à 43 ans un échec cuisant même si, comme sa mère d’origine italienne, Sonia, il a conservé son siège, les deux seuls obtenus par sa formation sur les 80 en jeu dans l’Etat de l’Uttar Pradesh.
L’Inde a toujours été dirigée par une coalition depuis 1989. La victoire d’un candidat ouvertement favorable aux milieux d’affaires, comme le prouve sa politique menée pendant 12 ans à la tête de l’Etat du Gujarat, a en revanche été saluée par les investisseurs qui espèrent le retour d’une croissance économique vigoureuse. La Bourse de Bombay a réagi avec enthousiasme à la victoire de Narendra Modi, gagnant jusqu’à plus de 6% dans les premiers échanges avant de finir en hausse de 0,9%. La roupie est pour sa part passée sous le seuil des 59 pour un dollar, sa meilleure performance en 11 mois. L’ampleur de la victoire de Narendra Modi illustre l’impatience de la population de voir la situation économique s’améliorer.
Patrice Zehr