Wahid Khouja, Secrétaire général de la Chambre des conseillers, a invité les médias à un point de presse pour dissiper le malentendu sur une prétendue révision à la hausse des salaires des conseillers.
C’est un grand malentendu que s’est empressé de rectifier Wahid Khouja, Secrétaire général de la Chambre des conseillers, lors d’un point de presse. Il a opposé un niet catégorique aux rumeurs qui se sont répandues comme une traînée de poudre, via les médias, faisant état d’une éventuelle hausse des salaires des conseillers.
En fait, il s’agit, a expliqué le SG, de 320 millions de dirhams alloués à la Chambre des conseillers depuis 2013, dans le cadre de la loi de Finances.
Indemnité et absentéisme
Cette somme, même si elle était considérée par les conseillers comme dérisoire et insuffisante, n’a pas été vue d’un bon œil par les médias qui l’ont sévèrement critiquée du fait qu’elle intervient dans un contexte de crise économique et à un moment où les parlementaires, en général, excellent dans l’art de l’absentéisme, alors qu’ils sont payés avec les deniers publics.
Les mots pour convaincre
Dans le souci de dissiper le malentendu et de tempérer les ardeurs d’une certaine presse en quête de sensationnel, le gaspillage des deniers publics étant un sujet vendeur pour cette presse, M. Khouja a trouvé les mots pour convaincre les médias qui n’en démordaient pas. Il ne s’agit pas d’un soutien direct, c’est-à dire d’une augmentation de salaire, a-t-il précisé, mais plutôt d’une augmentation du montant alloué annuellement aux groupes parlementaires et qui sert au financement des activités organisées par ces derniers, comme les journées d’études, les colloques, etc (12.000 DH par an).
Pressé par les médias qui refusaient toujours d’avaler la couleuvre, le Secrétaire général de la Chambre des conseillers a donc sorti la grande artillerie pour dissuader. Même l’humour a été appelé à la rescousse. «Le budget accordé à la Chambre des conseillers est égal à celui de l’Académie régionale de l’enseignement à Fès». Khouja en voulait pour preuve la somme allouée à l’institution législative dans le cadre du soutien financier aux conseillers, qui est on ne peut plus modique et, cependant, soumise à un contrôle sévère (par l’Ordonnateur des finances). En plus, a lancé Wahid Khouja, tous les groupes parlementaires ne travaillent pas au même rythme et avec le même rendement, ce qui veut dire que «les groupes qui ne travaillent pas ne bénéficient nullement du soutien financier alloué aux groupes parlementaires».
Cela répondait directement aux questionnements des citoyens qui ne s’expliquaient pas qu’on indemnise des élus pour services non rendus. Là aussi, le Secrétaire général de la Chambre des conseillers a rectifié le tir. «Nous sommes contre tout gaspillage des deniers publics, plus particulièrement dans le contexte de l’évolution de l’institution législative dans notre pays, laquelle doit servir d’exemple», a-t-il rassuré.
Indemnités de voyage insuffisantes
Les indemnités de déplacement des conseillers ont également été soulevées par les médias lors du point de presse qui s’est déroulé dans le bureau de Khouja. D’un montant de 2.500 DH par jour, les parlementaires trouvent ces indemnités insuffisantes. Le SG s’est dit compréhensif à tous égards. Parfois, assurait-il, le parlementaire se voit obligé de mettre la main à la poche pour régler la différence, souvent de taille, lorsqu’il se trouve en Europe, ou quand le taux de change le met dans une situation financière peu confortable et fort contraignante; ce qui nécessite, soutient Wahid Khouja, une révision des indemnités allouées aux parlementaires.
Fini le népotisme!
A la veille de la mise en application du nouveau règlement intérieur, Khouja a promis une réelle révision de la situation du personnel qui, a-t-il noté, a déjà connu un changement notoire. L’opération, a-t-il assuré, se passera dans le respect total de la transparence et non de «Bak sahbi». Et de conclure que «l’on s’achemine vers la spécialisation, la formation extérieure au Conseil européen, par exemple, et le partenariat dans le cadre du système »Sigma international ». Nous veillerons aussi à combler le manque au niveau de la spécialisation pour sortir de la mentalité rétrograde de »Bak sahbi »».