L’INDH a réalisé des succès notoires permettant à l’élite de renouer avec les autorités publiques en ayant confiance en elles et a mis le citoyen au cœur de ses démarches.
Faire le point sur l’impact de l’INDH sur la promotion des valeurs de la participation citoyenne à partir du débat et des échanges d’idées autour de cette thématique, afin de clarifier les divers points de vue, de renforcer et d’ancrer les acquis et de proposer des pistes d’amélioration, tel était l’objectif de la table ronde organisée, mercredi 26 février 2014 à Rabat, sur un thème révélateur, «l’INDH et la participation citoyenne», par la Coordination nationale de l’Initiative nationale pour le développement humain (INDH) et le ministère de l’Intérieur.
Gouvernance participative
Il est à rappeler que l’INDH, grâce à ses principes et valeurs qui mettent l’homme au cœur de ses actions et de sa démarche ascendante et le placent au centre de la gouvernance participative, a créé depuis son lancement une dynamique sans équivoque. Elle a boosté le monde associatif en l’impliquant davantage dans la gestion de la chose publique aux côtés des élus. Se voulant un carrefour de débat et d’échange d’idées autour de la thématique abordée, afin de clarifier les points de vue, la table ronde a permis de démontrer la diversité des opinions concernant l’impact de l’INDH sur la participation citoyenne.
L’impact sur les citoyens
Définissant le rôle de l’INDH, lors de son intervention, Nizar Baraka, président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), a reconnu qu’il y a bien eu un impact de l’Initiative sur le citoyen en introduisant un nouveau système de gouvernance. Ainsi, les citoyens sont devenus initiateurs de projets dans une nouvelle approche participative. S’il y a un mot à retenir, a assuré le président du CESE, c’est bel et bien «la logique participative».
Un projet complet
Rachid Belmokhtar, président de l’Observatoire national du développement humain (ONDH) et actuel ministre de l’Education nationale et de la Formation professionnelle, a de son côté remarqué que, pour la première fois, on fait la différence entre pauvreté et exclusion, précisant que l’INDH est un projet complet, chacun de ses éléments se déversant dans l’autre. Elle a réalisé un travail remarquable au niveau des associations, en ce sens que, souligne Belmokhtar, les relations autorités-citoyens ont connu un réel regain de confiance après avoir longtemps accusé une nette méfiance. Un autre acquis et non des moindres, a relevé le président de l’ONDH, est l’émergence d’une nouvelle élite qui se soucie beaucoup plus des problèmes de la vie quotidienne que des tracasseries de la politique.
L’effet INDH
Le chercheur Mustapha El Mnasfi a pour sa part souligné: «Les dispositifs participatifs mis en place, dans le cadre de l’INDH en milieu urbain, peuvent être expliqués comme un instrument de cooptation et de dépolitisation de la société civile par les pouvoirs publics».
Bouchra Rahmouni Benhida, directrice de l’Institut de recherche en géopolitique et en géo-économie à ESCA, a qualifié l’INDH d’approche qui permet de réaliser la démocratie. «L’Initiative initie des projets et une nouvelle façon de la gouvernance qui s’appuie sur la transparence et la cohérence…», a-t-elle précisé.
Parmi les enseignements à tirer de l’effet INDH, a fait remarquer Bouchra Rahmouni, l’installation de la confiance entre les populations et les autorités publiques, la gestion participative ayant permis l’application de pratiques démocratiques et le passage du discours à l’application.
Le débat qui a suivi a reconnu le rôle positif de l’INDH, nonobstant la lecture croisée des différentes interventions qui ont quand même enrichi le débat. L’ex-ministre du Développement social, de la Famille et de la Solidarité sociale, Nouzha Skalli, a prononcé le mot clé: «l’INDH a pour la première fois institutionnalisé la société civile et a été le précurseur en la matière… C’est la mobilisation sociale qui a constitué le levier du développement à travers l’INDH». Skalli a appelé à passer d’une politique d’avant l’INDH, où on distribuait sucre et huile, à une nouvelle approche participative. En ce sens, «l’INDH est un succès très révélateur qui nécessite davantage d’efforts», a conclu l’ex-ministre et actrice sociale.
Mohammed Nafaa