Nadira El Guermaï parle avec passion du «chantier de règne» l’INDH qui est, dit-elle, en voie d’atteindre ses objectifs. Un des premiers résultats est que «nous ne sommes plus dans l’assistanat, mais plutôt dans l’accompagnement», affirme-t-elle et qu’un comportement plus citoyen est né pour faire réussir cette expérience qui avance.
Entretien
Comment voyez-vous la marche et les avancées du Maroc, ces dernières années, sous le règne de SM le Roi Mohammed VI?
Je dirais d’abord, en tant que citoyenne marocaine qui constate avec grand plaisir et satisfaction les avancées du Maroc et aussi en tant que responsable d’un «chantier de règne» qui s’adresse à des populations vulnérables qui vivent dans la pauvreté, la précarité et l’exclusion sociale, qu’effectivement, le Maroc, Dieu merci, depuis l’intronisation de Sa Majesté Mohammed VI, connaît une évolution qui prend en compte l’ensemble des problématiques sociétales.
A savoir que tous les champs ont été touchés et approchés: économique, social, religieux, politique… Celui aussi relatif à la femme, la parité en tête. Donc, tous les champs, avec une réelle harmonisation et une complémentarité qui aboutissent à une synchronisation intelligente.
En fait, une véritable stratégie royale ?
Une stratégie bien réfléchie et basée, à mon humble avis, sur des études. Ce qui donne une évolution ordonnée qui se base sur des fondements solides où aucun détail n’est laissé au hasard.
Quel impact de cette évolution sur le Maroc?
Cette évolution ne peut que nous enchanter, nous sécuriser et nous réconforter dans notre position en tant que citoyens marocains qui aiment leur Maroc. Le Maroc a ses spécificités, c’est pour cela qu’il est bien classé par les organismes internationaux comme un pays stable, sécurisé et qui, de ce fait, réalise des avancées notoires.
Qu’en pensez-vous personnellement?
Vous savez, chacun se retrouve dans cette évolution qui ne laisse rien au hasard, ni le politique, ni l’économique et encore moins le social. Et chacun, selon son angle d’analyse, son positionnement, ses attentes et ses préoccupations, s’interroge dans quelle évolution il va se positionner pour les générations actuelles et à venir. Donc, c’est la durabilité et la temporalité qui nous interpellent, dans le temps comme dans l’espace. Alors personnellement, je trouve que cette évolution nous interpelle et nous rassure, parce que l’on sent qu’il y a des garde-fous qui font que nous sommes (Hamdoulillah) sécurisés dans un pays stable qui nous procure cet état de sérénité.
Ce qui nous impose de participer ensemble à ces grands chantiers…?
Je crois que l’avantage du Maroc, c’est d’avoir un Roi et une Monarchie qui mettent en place les jalons d’un pays en pleine marche. Tout le monde constate que nous sommes face à des chantiers de règne. En face ou en parallèle, il y en a toujours et ce qui est bien pour le pays, c’est qu’on répond très vite. Il y a une certaine réactivité du fait que tout le monde se sent concerné, impliqué et convaincu que, pour réussir les avancées ambitionnées, il faut que tout le monde bouge dans le bon sens, soit humble, ait une logique de groupe loin de tout individualisme égoïste. Et c’est là un des atouts du Maroc qui nous permet d’aller toujours de l’avant, avec un objectif national qui prime, dans une solidarité et une réelle symbiose.
C’est dans ce sens que l’INDH pousse, en permettant aux populations enclavées de travailler pour vivre dans la dignité ?
Je dirais que l’INDH est également une école dans la gestion de soi-même avec les autres. Une de ses grandes valeurs, c’est la participation. C’est aussi de ne point décider à la place de l’autre pour lui sauvegarder sa dignité, renforcer sa confiance et permettre à l’élément humain d’aller vers l’avant, lui procurer le sentiment qu’il y a une réelle équité.
Peut-on parler d’esprit de l’INDH?
…Un des objectifs de l’INDH, c’est justement l’équité sociale et la conviction d’exister, parce qu’on me reconnaît ma place, dans la société et non en marge, donc ma dignité, ce qui me redonne confiance. On est dans la proximité.
Et donc dans la mise en œuvre de ces valeurs sur le terrain…
Absolument ! On est de ce fait dans la réalisation, parce que quelqu’un sent qu’il a un objectif dans son quotidien et donc dans sa vie, qu’il a un projet, résultante de la reconnaissance de l’autre à l’existence, à la vie. On a droit à l’éducation, à la santé, à l’eau, à l’électricité. Donc, lorsqu’on me reconnaît ces droits, cela atteste que j’existe et donc que je vis. D’autre part, si j’ai des droits, j’ai aussi des obligations, celles de travailler et d’œuvrer économiquement, politiquement et aussi socialement. Nous constatons à travers le monde que les pays qui avancent sont ceux qui travaillent ensemble, loin de tout individualisme. Nous avons besoin d’avoir des repères identitaires auxquels nous accrocher et c’est dans ce sens que SM le Roi Mohammed VI, à travers les projets et chantiers qu’il lance, nous donne cet accrochage à des repères identitaires qui nous permettent d’avoir une certaine sérénité et stabilité qui nous rassurent.
Peut-on prétendre que l’INDH a atteint ses objectifs?
Globalement, je répondrai par l’affirmative. J’en ai, comme témoin, le dernier rapport de la Banque Mondiale. Le Maroc y est classé 3ème sur 136 pays à travers le monde. Ceci démontre, si besoin est, que l’INDH est une fierté pour tous les Marocains, parce que, comme a dit SM le Roi, «l’INDH est un projet marocain fait par les Marocains, pour les Marocains». Tous se retrouvent dans ce projet sociétal de règne. On est donc sur la bonne voie. Cependant, il reste beaucoup de choses à mettre en place, d’autres à réajuster, à améliorer également. Donc, toutes ces années de développement humain, ce sont des acquis très importants.
Quels résultats alors?
Un certain nombre de projets ont été mis en place: éducation, santé, désenclavement, activités génératrices de revenus. Et on voit qu’il y a un impact, des résultats probants. Il suffit de traverser le Royaume de long en large, de Tanger à Lagouira, pour voir que, partout, il y a des projets, des résultats. L’INDH est là. Les porteurs et bénéficiaires de projets ont changé leur façon de s’exprimer. Leur comportement aussi a changé. C’est cela qui est important. Un comportement citoyen, positif, loin du fatalisme. Bien plus, ils se projettent dans le futur, ce qui veut dire que nous sommes dans une logique constructive de participer à un futur meilleur, un capital immatériel.
Ceci montre enfin que l’INDH a réussi à agir sur les comportements et les réflexes. Même l’estime de soi a changé, sentant que nous avons un rôle à jouer dans la société, que nous ne sommes plus marginalisés. C’est dans ce sens d’ailleurs que joue l’esprit de l’INDH qui renforce à juste titre le sentiment de responsabilité, de l’autonomisation, ce qui fait que nous ne sommes plus dans l’assistanat, mais plutôt dans l’accompagnement, que tout est désormais possible et que le rêve est devenu réalité.
Interview réalisée par Mohammed Nafaa