Infertilité : Un Mémorandum au chef de gouvernement

Mapa association marocaine des aspirants a la maternite et a la paternite

L’Association marocaine des aspirants à la maternité et à la paternité (MAPA) a appelé à une prise de conscience au niveau national pour dénoncer toutes les injustices liées au phénomène de l’infertilité.

L’infertilité, la stérilité, les difficultés de procréation… Autant de sujets qui sortent de la zone des tabous. La Société Marocaine de Médecine de Reproduction (SMMR) organise, du 25 au 27 juin, la Semaine Nationale de l’Infertilité. Un événement qui proposera différentes actions destinées à informer et sensibiliser le grand public aux problématiques de l’infertilité et à rendre accessible les dernières avancées scientifiques. Il est vrai que très longtemps, le problème de l’infertilité était un sujet tabou. Et les couples concernés souffraient discrètement sans attirer l’attention sur leur calvaire. Il fallait la création de l’Association marocaine des aspirants à la maternité et à la paternité (MAPA), présidée par Aziza Ghallam, pour crier haut et fort leur désarroi. L’opinion publique a ainsi su, à travers les témoignages de ces couples, le coût élevé des charges médicales liées aux solutions suivies par les couples pour tenter de réaliser le rêve d’avoir un enfant. Coût qui varie entre 20 et 40 mille dirhams pour chaque tentative. Des frais qui ne sont pas pris en charge par les mutuelles et les assurances médicales.

Ce qui pousse les couples à faire des économies, s’impliquant dans des opérations d’épargne (darat) et contractent même des crédits. D’ailleurs, à l’occasion de la Journée internationale de la famille, célébrée chaque année le 15 mai, la MAPA a tenu le 2ème séminaire national traitant de l’infertilité. Lors de cette deuxième rencontre nationale, les intéressés ont encore une fois lancé un appel concernant l’absence d’une couverture médicale pour les traitements et les frais occasionnés pour les actes médicaux liés à la lutte contre l’infertilité. Un fardeau en raison du refus des institutions d’assurance médicale, publiques et privées, de rembourser ces opérations et actes médicaux. Ce séminaire national, organisé le 28 mai, a porté sur le thème de «L’infertilité au Maroc … Quelle prise en charge médicale pour les couples infertiles?». Les sujets débattus ont concerné les difficultés d’accès aux soins pour les couples infertiles en raison du coût élevé des traitements; les techniques de procréation médicalement assistée, parent pauvre de la couverture médicale; et le rôle à jouer par les principaux acteurs: le ministère de la Santé, l’Agence Nationale d’Assurance Maladie, le Secteur privé et public… Une pétition de solidarité a aussi été lancée. A cette occasion la présidente de MAPA a relaté les souffrances et les difficultés que ces couples vivent en l’absence d’une couverture médicale et a rappelé la mise en application des recommandations de la première édition du séminaire national sur les difficultés de la procréation tenu en mai 2014.
«Nous présentons le bilan des activités que nous avons entreprises: l’organisation d’une série d’ateliers de sensibilisation avec l’appui de médecins volontaires (gynécos, psychos…). Nous avons participé au retour d’une réconciliation avec soi-même et au dépassement de la situation psychologique difficile de beaucoup d’entre nous. Et ce, en proposant des séances d’appui psychologique grâce à l’aide de médecins spécialisés qui ont veillé à réduire les prix des consultations dans une action de compassion avec nous. Nous avons élaboré des cahiers revendicatifs et des mémorandums détaillés sur le sujet, que nous avons adressés aux entités concernées. Le plus important mémorandum reste celui adressé à l’ANAM, le 16 janvier 2015. Nous avons également publiés une série de communiqués concernant le domaine dans lequel nous agissons. Le dernier communiqué soutient l’idée de l’élaboration d’un projet relatif à l’assistance médicale de procréation: action que nous avons saluée. Et nous avions demandé au ministère de la Santé de nous associer pour émettre notre opinion en tant que «consommateurs» de ce service médical», a détaillé Aziza Ghallam lors de cette rencontre.
La cherté des chirurgies et autres actes médicaux, l’absence d’une prise en charge et autres difficultés (pression familiale sur le couple…), autant de problèmes auxquels font face les couples souffrant de problèmes d’infertilité. Ils poussent ces derniers à recourir aux pratiques pas trop «catholiques» comme les visites des marabouts, des «chouafates», «Lamsakhane»… D’ailleurs, c’est pour faire face à toutes ces contraintes matérielles, médicales et sociales que la MAPA est créée par des personnes souffrant d’infertilité ou de difficultés de procréation, soutenues par des sympathisants. L’association prévoit d’envoyer un mémorandum contenant ses doléances au chef de gouvernement.

Confirmation : La pharmacie aux bacheliers !

Bouchra Elkhadir

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