Un total de 1,9 milliard de dirhams (MMDH) de crédits a été accordé dans le cadre du programme Intelaka, au profit de 9.443 bénéficiaires au 15 novembre 2020, a fait savoir, mardi à Rabat, le Wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri.
En effet, malgré les restrictions sur les déplacements et les activités économiques à cause de la pandémie, la mise en œuvre de ce programme lancé en février 2020, s’est poursuivie, à un rythme “toutefois beaucoup plus lent” qu’initialement prévu, a précisé M. Jouahri qui présentait les réponses de BAM face à la crise de Covid-19, devant la Commission des finances et du développement économique à la Chambre des Représentants.
Ainsi, les crédits octroyés ont bénéficié aux entrepreneurs individuels à hauteur de 47% et aux TPE pour 53% et ce notamment aux secteurs du commerce et distribution avec 25%, de l’agriculture (14%) de l’industrie (13%) des services (13%) et du tourisme (10%), a fait observer M. Jouahri.
Près de 86% des bénéficiaires sont des hommes et 14% sont des femmes, a fait remarquer le Gouverneur de la Banque centrale, ajoutant que 79% sont des citadins et 21% des ruraux.
En outre, environ 60% ont obtenu des financements d’un montant inférieur ou égal à 100 mille DH et 26% entre 100 mille et 300 mille DH, 6% entre 300 mille et 500 mille DH, 8% d’un montant supérieur à 500 mille DH, a-t-il relevé.
Le nombre de créations d’entreprises a avoisiné les 1.689 entreprises, alors que les intentions de créations d’emplois a dépassé les 28.004 emplois au 15 novembre 2020, a-t-il souligné.
S’agissant du taux de rejet des dossiers de financement Intelaka, il s’est établi à 19, a-t-il fait savoir, citant ainsi les principaux motifs de rejets déclarés par les banques, à savoir un niveau d’endettement élevé du promoteur, un contentieux et historique défavorable auprès des confrères viabilité, une qualité et rentabilité du projet insuffisantes, un manque significatif d’expertise du promoteur dans le cadre de projets qui exigent une technicité spécifique, un refus des clients de justifier leurs demandes par des factures, devis, bons et/ou reçus ou encore un décalage très important entre le montant demandé et la réalité du projet de l’entreprise.
“Ces données suggèrent sans aucun doute une insuffisance dans l’accompagnement des porteurs de projets au niveau local dans le domaine notamment de la formation et de l’appui technique”, a estimé le Wali de BAM, soulignant que cet accompagnement “reste essentiel” pour rehausser les résultats de ce programme.
Dans le cadre du programme Intelaka, deux produits de garantie et un produit de financement ont été lancés avec des taux préférentiels et à des conditions favorables.
Il s’agit de “Damane Intelak” apportant une garantie de 80% du crédit plafonné à 1,2 million de dirhams (MDH). Le financement, qui peut être un crédit d’investissement ou de fonctionnement, est accordé à un taux fixe de 2%.
“Damane Intelak Al Moustatmir Al Qaraoui”, réservé au monde rural, apporte, quant à lui, une garantie de 80% du crédit plafonné à 1,2 MDH. Le financement est octroyé à un taux fixe de 1,75%.
“Start TPE” qui consiste en un prêt d’honneur de 50 mille dirhams au maximum accordé sans intérêts ni exigences de sûretés, remboursable en une seule fois après une franchise de cinq ans maximum, il est destiné à financer les besoins en fond de roulement liés à des crédits bancaires à moyen et long termes de 300 mille dirhams maximum, garantis par l’un des deux premiers produits.
LR/MAP