La chaîne de télévision Al Sumaria a annoncé, mardi 6 avril, que le Conseil de la province irakienne de Kirkouk avait décidé d’organiser un référendum, dont la question était l’adhésion éventuelle au gouvernement régional du Kurdistan irakien.
La décision a été prise par la majorité des électeurs. Les Arabes et les Turkmènes ont boycotté le vote. Ankara s’est opposé à ce référendum. Ainsi, le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a déclaré: «Cette aventure n’apportera aucun avantage ni à la direction régionale, ni à l’Irak en général ».
Un expert sur le Proche-Orient, le chroniqueur politique Bora Baïraktar, dans une interview à Sputnik, a commenté la situation autour de Kirkouk et ce référendum d’indépendance, soulignant que les développements dans la région pourraient mener à une nouvelle guerre civile en Irak; et qu’il s’agit en effet d’un mouvement de déstabilisation dirigé par l’ancien président irakien, Jalal Talabani, contre le gouvernement central irakien et contre le président de l’administration régionale du Kurdistan irakien, Massoud Barzani. Le conflit interne pourrait aller au-delà des frontières irakiennes, affectant la Syrie, la Turquie, l’Iran et d’autres pays de la région.
Bora Baïraktar estime que cette situation est extrêmement dangereuse et qu’elle pourrait conduire à un scénario où la guerre contre les terroristes de Daech en Irak dégénérera en nouvelle guerre civile kurdo-arabe à grande échelle, impliquant la Turquie et d’autres pays voisins.
Patrice Zehr