Le timing ne doit rien au hasard: les forces irakiennes ont lancé, jeudi 21 septembre, leur offensive sur Hawija, la dernière poche de résistance de l’Etat islamique, dans le nord et l’est de l’Irak. La zone des combats est située à une vingtaine de kilomètres de la cité pétrolifère de Kirkouk, un territoire disputé entre Irakiens et Kurdes, où doit se dérouler le référendum, réfuté par Bagdad, sur l’indépendance du Kurdistan. L’opération est menée par la police fédérale, mais également par les Hachd al-Chaabi, les milices chiites qui font planer la menace d’un affrontement armé avec les Kurdes, si ces derniers poursuivent leur chemin sur la voie du séparatisme. Elle vise d’abord à expulser Daech d’un secteur surnommé le «Kandahar irakien» sous l’occupation américaine. Elle cherche ensuite à démontrer que l’initiative de référendum lancée par le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, est précipitée, puisque la guerre contre l’Etat islamique n’est pas terminée.
Les Etats-Unis s’opposent «fortement» au projet de référendum sur l’indépendance du Kurdistan irakien et appellent les dirigeants kurdes à lancer des négociations avec le gouvernement de Bagdad à la place, a annoncé, mercredi 20 septembre, le département d’Etat américain. En août, les Etats-Unis ont demandé au gouvernement autonome du Kurdistan de repousser le scrutin, mais ce dernier a ignoré les appels à la suspension lancés par la communauté internationale, qui redoute une montée des tensions susceptible d’interférer avec la guerre en cours contre le groupe Etat islamique en Irak et en Syrie.
Patrice Zehr