Un attentat suicide a tué 27 pasdarans dans la province troublée du Sistan-Balouchistan, dans le sud-est du pays. Téhéran accuse les Etats-Unis, Israël et les monarchies sunnites du Golfe. Hassan Rohani, le président de la République, a clairement accusé «les Etats-Unis, les sionistes et certains pays pétroliers qui financent» les terroristes, allusion à l’Arabie saoudite.
Le groupe djihadiste, Jaïch al-Adl (Armée de la justice), a revendiqué l’attentat. Il a visé un bus des gardiens de la révolution qui circulait entre les villes de Khash et Zahedan, dans la province du Sistan-Balouchistan. Frontalière du Pakistan et de l’Afghanistan, cette province est le théâtre d’accrochages meurtriers entre forces de l’ordre et séparatistes baloutches ou groupes djihadistes. Le Sistan-Balouchistan compte une large communauté de musulmans sunnites d’ethnie baloutche, dans un pays à grande majorité chiite.
Menaçant, Hassan Rohani a pressé les voisins de l’Iran d’assumer «leurs responsabilités» et de ne pas permettre aux «terroristes» d’utiliser leur territoire pour préparer des attaques contre l’Iran. «Si ces pays ne sont pas en mesure d’arrêter les terroristes, nous nous réservons le droit d’agir», a ajouté le président Rohani, tandis qu’un haut responsable des gardiens n’excluait pas des opérations de représailles hors des frontières de l’Iran. Les pasdarans accusent «des agences de renseignements de la domination mondiale et des sionistes de soutien» aux assaillants, en clair la CIA et le Mossad.
Déjà en septembre, douze pasdarans avaient été tués dans une attaque menée par un commando armé, contre un défilé militaire à Ahvaz, dans le sud-ouest de l’Iran.
P. Zehr