Un assassinat particulièrement spectaculaire, dans un contexte explosif et aux conséquences incertaines. Un scientifique iranien de haut rang, Mohsen Fakhrizadeh, considéré comme le père du programme d’enrichissement nucléaire de la République islamique, a été tué dans l’attaque de son véhicule par des hommes armés, a annoncé le ministère iranien de la Défense.
Officiellement chef du département recherche et innovation du ministère, Fakhrizadeh circulait dans la région d’Absard, à l’est de la capitale Téhéran, lorsque son véhicule a été pris pour cible. «Lors de l’affrontement entre son équipe de sécurité et les terroristes, Mohsen Fakhrizadeh a été grièvement blessé et conduit à l’hôpital. Malheureusement, l’équipe médicale n’a pas réussi à le ranimer», souligne le communiqué officiel. D’après l’agence de presse semi-officielle Tasnim, «les terroristes ont fait exploser une autre voiture» avant d’ouvrir le feu sur le véhicule transportant le scientifique et ses gardes du corps.
Sur Twitter, l’agence officielle Fars a publié des photos du site présumé de l’embuscade, montrant une berline noire au pare-brise criblé de balles, la carcasse calcinée d’une voiture et des traces de sang sur la route. Dans un rapport de 2011, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) présentait le scientifique, par ailleurs commandant des gardiens de la révolution, comme une figure essentielle du programme nucléaire de l’Iran. Il était d’ailleurs le seul dont le nom apparaissait dans l’annexe très détaillée du rapport, qui concluait à l’époque que Téhéran semblait avoir travaillé à la conception d’une bombe nucléaire.
P. Zehr