A peine formé, le gouvernement de Benjamin Netanyahou doit faire face à la fronde de la rue. Dans la soirée du 7 janvier, des milliers de manifestants ont battu le pavé pour exprimer leur opposition à la feuille de route de son équipe controversée.
Plusieurs milliers d’Israéliens ont manifesté dans la soirée du 7 janvier à Tel-Aviv contre le nouveau gouvernement dirigé par Benjamin Netanyahou.
«Dégage», «Ensemble contre le fascisme et l’apartheid», «Démocratie en danger», pouvait-on lire sur des pancartes brandies par des manifestants descendus dans les rues du centre-ville.
Vainqueur des législatives du 1er novembre, Benjamin Netanyahou, inculpé pour corruption, a pris la tête le 29 décembre d’un gouvernement formé avec ses alliés ultra-orthodoxes et de droite radicale, dont certains ténors ont été nommés à des postes-clés.
«Je suis venu ici aujourd’hui avec des milliers de personnes. C’est la première fois mais [le mouvement] va durer car nous avons un problème, des extrémistes sont en train de déployer leurs forces alors qu’ils ne représentent pas la majorité [de la population]», a déclaré auprès de l’AFP Omer, un manifestant qui travaille à Tel-Aviv.
«Crime minister»
La nouvelle équipe ministérielle a déjà fait part de son intention de poursuivre la colonisation dans les territoires palestiniens. Elle entend aussi mener des réformes qui suscitent des inquiétudes, notamment dans la communauté LGBT. Enfin, elle projette de réformer le système judiciaire.
Une réforme controversée, présentée le 4 janvier à la presse, prévoit ainsi l’introduction d’une clause dite «dérogatoire» qui permettrait au Parlement, avec un vote à la majorité simple, d’annuler une décision de la Cour suprême.
Outre les drapeaux israéliens ou aux couleurs de l’arc-en-ciel, les protestataires à Tel-Aviv ont également ressorti les t-shirts et banderoles barrés de la mention «Crime minister» (ministre du crime), en référence à l’inculpation de Benjamin Netanyahou pour corruption dans une série d’affaires.
Ce slogan avait été largement repris lors d’un mouvement de contestation anti-Netanyahou qui avait vu, à partir de 2020 et pendant des mois, des Israéliens se réunir chaque semaine le samedi soir pour réclamer le départ de celui qui a déjà été en poste de 1996 à 1999 puis de 2009 à 2021.
Le chef du Likoud (droite) avait été chassé du pouvoir en juin 2021 par une coalition hétéroclite mise sur pied pour le faire partir mais avait promis de revenir aux affaires.
LR/AFP