Ce n’est certes pas un geste dans un esprit de paix.
Le Parlement israélien a élu comme 10ème président d’Israël Reuven Rivlin, pour succéder à Shimon Peres. Figure haute en couleur, Reuven Rivlin, 75 ans, fait partie de l’aile la plus à droite du Likoud. C’est un partisan déclaré du «Grand Israël» et il n’a jamais caché son hostilité à la création d’un État palestinien. «Rivlin ne sera pas le président de l’Etat d’Israël, mais le président du Grand Israël. Il se servira de la fonction présidentielle pour faire avancer la colonisation en Cisjordanie qu’il adule», déplorait récemment un éditorialiste du quotidien de gauche, Haaretz. Les trois autres prétendants, deux femmes et un ancien Prix Nobel de chimie, avaient été éliminés au premier tour. «Je pense qu’ils (les députés) ont écouté le sentiment du peuple», a déclaré le nouveau président à la télévision, en référence aux sondages qui le donnaient vainqueur depuis des semaines
Mais le nouveau président est aussi un ardent défenseur de la démocratie parlementaire qui a promis de jouer un rôle d’arbitre en tant que chef d’État. Cet ancien officier du renseignement militaire a ainsi fait du rapprochement avec les Arabes-israéliens, descendants des 160.000 Palestiniens restés sur leur terre après la création d’Israël en 1948, un élément de son image politique. Reuven Rivlin n’avait reçu que du bout des lèvres le soutien de Benyamin Netanyahou, le chef du Likoud, l’inimitié avant tout personnelle entre les deux hommes étant de notoriété publique. Netanyahou avait d’ailleurs tenté de convaincre le Prix Nobel de la paix et survivant de l’Holocauste, Elie Wiese, de se porter candidat pour contrer M. Rivlin. En Israël, cependant, le poste de président est largement honorifique et les pouvoirs exécutifs restent aux mains du Premier ministre.
Patrice Zehr