La Guerre froide, du moins dans sa version propagandiste, a de beaux restes. C’est qu’à Moscou, plusieurs médias attribuent l’éruption jaune aux manigances des services yankees, quittes à l’assimiler aux «révolutions orange» qui ébranlèrent tour à tour la Géorgie et l’Ukraine, anciennes dépendances soviétiques.
«L’affaiblissement de Macron, assène ainsi Rossiiskaïa Gazeta, et son éventuelle démission, servent les intérêts de Trump». Nul doute que les fidèles de Vladimir Poutine voient sans déplaisir pâlir l’étoile du successeur de François Hollande, dont les prétentions de médiateur universel irritent.
Pour preuve, la couverture intense et complaisante de la jacquerie des Gilets par Russia Today et Sputnik, relais du Kremlin. Le trophée revient pourtant, haut la main, à la République islamique d’Iran. En la personne du porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
«Le gouvernement français, a déclaré Bahram Qassemi lors d’une conférence de presse, ne peut pas persister dans la violence contre son peuple (…)».
Au passage, la référence à la «retenue» n’a rien d’anodin. Au tout début de cette année, Emmanuel Macron avait, à la faveur d’un échange téléphonique avec le président Hassan Rohani, invité celui-ci à faire preuve de modération face aux émeutes sociales survenues dans une centaine de villes du pays.
PZ