«On doit continuer de travailler pour l’approbation de l’accord de pêche»
Javier Garat Perez, président d’Europêches (Fédération européenne des entreprises de pêche) et également secrétaire général de la Fédération de la pêche en Espagne, se veut optimiste. A quelques mois de l’expiration de l’accord de pêche entre le Maroc et l’Union européenne, il déclare au «Reporter» qu’il y a une bonne disponibilité, aussi bien de l’UE que du Maroc, pour la reconduction des négociations, même s’il considère que le lancement des négociations accuse un certain retard. Dans cet entretien, il souligne que les Espagnols veulent la reconduction de ce protocole, mais avec certaines modifications, notamment sur le plan technique.
A plusieurs mois de l’expiration de l’accord de pêche entre l’UE et le Maroc, les opérateurs espagnols se mobilisent déjà pour la ratification de ce protocole…
L’accord de pêche arrivera à son expiration, à l’été de l’année prochaine. Nous travaillons pour la reconduction de ce protocole. Parce que, de toute façon, la Commission européenne et le Maroc doivent reprendre les négociations pour la ratification de l’accord. Et au Maroc, il faut avoir quelques mois pour toutes les ratifications parlementaires. C’est pourquoi nous avons déjà commencé à parler avec la Commission européenne et aussi avec nos collègues marocains, avec qui nous avons d’excellentes relations professionnelles, pour relancer les négociations. D’un autre côté, il faut souligner que les relations politiques entre les gouvernements ibérique et marocain sont très bonnes. Je crois que les deux parties ont déjà parlé de la nécessité de commencer les négociations.
Qu’en est-il de la Commission européenne? A-t-on déjà tenu des réunions au sujet des prochaines négociations?
Oui, nous avons déjà assisté à des réunions à la Commission européenne. D’ailleurs, il y a deux semaines, j’ai été à Bruxelles, en marge d’une réunion. J’ai demandé à la Commission si on va bientôt entamer les négociations. Ce que l’on sait d’ores déjà à ce sujet, c’est qu’il y a des contacts entre l’UE et le Maroc. Il y a une bonne disponibilité des deux côtés pour la reconduction de l’accord. Même si, pour le moment, il n’y a pas encore une date qui a été fixée pour l’ouverture du premier round des prochaines négociations entre l’Union européenne et le Royaume du Maroc.
L’ambiance actuelle -à savoir notamment les actions menées par le Polisario et certains eurodéputés contre la ratification du protocole, en plus de la décision de la Cour de justice européenne- ne pourrait-elle pas affecter les prochaines négociations?
Je crois que le climat actuel est favorable. Mais si, dans le futur, il y a une décision de la Cour de justice contre l’accord de pêche Maroc-UE, bien sûr, il y aura des problèmes et le climat sera plus défavorable pour la reconduction de l’accord. Par contre, si finalement il y a un avis favorable à l’accord de pêche, le climat sera alors plus propice. On doit donc attendre l’arrêté de la Cour tout en continuant de travailler. Car, on ne peut pas arrêter de travailler. On doit continuer de travailler pour l’approbation du protocole. Ceci dit, je reste optimiste. Je pense que nous allons dépasser tous les obstacles. Je suis convaincu que l’accord de pêche et les bonnes relations entre l’UE et le Maroc sont nécessaires.
Selon vous, quels sont les points qui doivent être améliorés pour le prochain protocole?
Le protocole général marche bien. C’est vrai que la situation s’est améliorée par rapport à l’ancien protocole. Mais ce n’est pas encore parfait. Il peut encore être amélioré dans le futur. Car il y a toujours des petites choses à améliorer, comme dans n’importe quel protocole. Nous allons proposer la révision de certains aspects techniques de l’accord. Nous n’avons pas encore discuté, entre nous les professionnels, ce sujet. Ce sera la prochaine étape. C’est à ce moment-là que nous allons -avec nos collègues marocains- analyser la situation et décider quels seront les points à améliorer sur le plan technique.
Pouvez-vous déjà nous donner quelques exemples des points à améliorer?
Cela concerne, par exemple, les débarquements et les captures au niveau des ports marocains (sardines, anchois, etc.). Dans le port de Larache, par exemple, nous avons certaines difficultés pour débarquer les produits, avec notamment quelques problèmes de sécurité et quelques problèmes au niveau de la vente des produits. Nous demandons que les autorités marocaines puissent résoudre ces problèmes.
Propos recueillis par Naîma Cherii