Elle est syrienne, a 34 ans et a toujours été femme au foyer. Elle raconte comment elle se débrouille pour survivre depuis qu’elle a quitté son pays, il y a quelques mois, pour fuir la guerre, le chaos et la mort.
«Je mendie parce que, dans l’immédiat, moi qui n’ai jamais travaillé, je ne pourrais pas faire autre chose pour nourrir mes deux petits. Même si ma vie a basculé, je jure que ce n’est pas pire que de cohabiter tous les jours avec la terreur, la violence et la mort, en ne sachant pas à qui sera le tour. Je n’avais jamais songé, ni prévu qu’un jour je puisse vivre comme cela, abandonnant tout derrière moi, ma maison, mes meubles, mes vêtements, pour aller vers l’inconnu.
Quand j’ai fui mon pays et que je suis arrivée ici, au Maroc, il y a plusieurs mois, j’avais quelques économies qui m’ont servi à subsister pour chercher où vivre. Mais aujourd’hui, je n’ai vraiment plus rien.
Heureusement, plusieurs personnes rencontrées au hasard ont été d’une incroyable générosité à mon égard. Des personnes charitables qui m’ont tendu la main selon leurs possibilités. Certaines m’ont recueillie quelque temps chez elles ou nourrie et je savais que je ne pouvais pas en attendre plus. C’était déjà beaucoup que Dieu les bénisse! Les Marocains que j’ai sollicités pour m’aider ont été incroyablement généreux et bons. Il est vrai que les temps sont durs pour beaucoup de gens et qu’aujourd’hui chacun doit lutter pour s’en sortir, mais beaucoup n’ont pas hésité à partager leur maigre repas.
Aujourd’hui, je suis hébergée gratuitement chez une vieille dame mendiante que j’ai rencontrée alors que j’étais dans la détresse absolue. Au début, elle croyait que j’avais inventé ce scénario pour mendier. Mais après avoir écouté mon récit et vu mes papiers, elle m’a proposé de partager son humble petite chambrée. Elle m’a même soufflé comment je pouvais me débrouiller. Je me suis donc retrouvée à mendier à la porte de cette mosquée. Le premier jour, j’ai été durement houspillée par les mendiants attitrés de la place, mais quand je leur ai expliqué ma condition et que je leur ai raconté, à eux aussi, ce que j’ai vécu dans mon pays et ce que j’y ai abandonné pour sauver la peau de mes enfants et la mienne, beaucoup d’entre eux ont été très touchés et m’ont même donné des tuyaux pour que je puisse empocher plus de pièces ou de dons. D’autres m’ont barré la route, criant au scandale, me jetant à la figure qu’il y avait déjà assez de pauvres dans leur pays et qu’il fallait que je déguerpisse. Ils étaient peu nombreux, mais ils n’ont pas été compatissants; ils disaient qu’il fallait que je retourne chez moi, dans mon pays, parce que de ma poisse personne n’en veut. Et qu’eux, ils se fichaient de ce qui se passait en Syrie, que ça ne les regardait pas. Ils disaient aussi qu’il ne manquait plus qu’ils partagent la misère des dons avec des étrangers ingrats. Mais les premiers ont été révoltés par leurs dires et m’ont soutenue en les traitant d’égoïstes sans cœur, ni âme. Heureusement, mes défenseurs étaient la majorité, tout comme toutes les personnes que j’ai pu rencontrer et qui ont été généreuses et m’ont donné ce qu’elles pouvaient.
J’embrasse plusieurs fois le sol de cette terre d’accueil sous les yeux ébahis des autres pauvres que je côtoie. Comment leur expliquer que, moi, je ne sais pas de quoi est fait demain, mais que je préfère mille fois avoir faim, soif et avoir affaire aux dangers de la rue qu’à la terreur des détonations de coups de feu, des bombes qui pleuvent, des attaques chimiques, des cris et des pleurs de détresse des bébés, des enfants et des femmes?».
bonjour
Mlle
Ravis de te connaitre,et soyer la bien venue au maroc
S.ESSAISSI
asalamo alykom j aimerai tans savoir le nom de cette personne et ou je peux la trouvé je suis vraiment touché par son histoire je souhaite l aider comme je peux merci d avance