Suite au verdict prononcé par la Commission de discipline du Parti de l’Istiqlal, trois membres dirigeants du parti et anciens ministres (Karim Ghellab, Taoufik Hejira, Yasmina Baddou), se voient frappés par une décision de suspension d’exercice de leurs fonctions, pour une durée de 18 mois, au sein du parti.
Dans cet entretien express, Karim Ghellab explique qu’il ne pouvait rester les bras croisés au moment où la situation au parti de l’Istiqlal se détériore brutalement.
Le «verdict» de la Commission de discipline du Parti de l’Istiqlal est tombé. La sanction consiste en l’arrêt de l’exercice de vos fonctions au sein du parti pour une durée de 18 mois. Une réaction ?
Ce verdict est le résultat d’une manipulation de la part de Hamid Chabat qui ne cesse d’intimider les Istiqlaliens qui osent critiquer sa manière de gérer le parti. J’ai toujours été Istiqlalien et je le resterai. Hamid Chabat va mener le parti à sa perte. Le verdict de la Commission de discipline est illégal. Savez-vous que le jour de la délibération, le président de la commission s’est retiré avant le début des délibération, pour protester contre les défaillances juridiques de cette commission ? Cela prouve qu’il y avait anguille sous roche et que Chabat instrumente cet organe disciplinaire qui est sous son autorité, dans l’objet d’écarter par des mesures disciplinaires des candidats potentiels à sa succession.
Que comptez-vous faire ?
Ce verdict est illégal et non définitif. J’utiliserai les voies de recours qui sont ouvertes. Le parti de l’Istiqlal mérite d’être dirigé par un leader politique au vrai sens du terme et non pas par Hamid Chabat, qui a montré en particulier depuis la sortie de l’Istiqlal du gouvernement son inaptitude pour cette responsabilité.
Il dirige le Parti de manière unilatérale sans tenir compte suffisamment de nos positions au sein du comité exécutif, bien qu’on y ait exprimé à plusieurs reprises nos désaccords. C’est donc à lui d’assumer les échecs actuels.
Allez-vous participer au prochain Congrès du parti malgré la décision de suspension prononcée à votre encontre ?
Bien sûr, c’est pourquoi nous continuons notre mobilisation en vue du Congrès pour élire une nouvelle direction à la tête du Parti par le prochain Conseil national
Doit-on s’attendre à une annonce ou une décision particulière lors de ce Congrès ?
Attendez-vous à ce que Hamid Chabat quitte la direction du parti et qu’un nouveau Secrétaire général du parti de l’Istiqlal soit élu. Notre parti mérite un SG digne de ce nom, un dirigeant apte à mener le navire à bon port.
Avec Hamid Chabat, la situation au parti de l’Istiqlal se détériore de jour en jour, comme je l’ai dit depuis la sortie du gouvernement, puis les élections locales enfin les dernières élections législatives, à toutes ces étapes le positionnement du Parti s’est détérioré.
Vous dites que la situation au parti de l’Istiqlal se détériore de jour en jour. Comment ?
Le Parti de l’Istiqlal est à la croisée des chemins. Il faut que les Istiqlaliens se ressaisissent et reprennent leur destin en main. Ils sont les seuls capables d’induire le changement. Hamid Chabat, s’il continue mènera le parti à sa perte. Chabat a dernièrement accusé l’Etat de vouloir l’assassiner. Cela montre sa fuite en avant complètement irresponsable. Ces déclarations n’engagent bien sûr que lui et ne reflètent guère la position du parti.
La volonté de se débarrasser de Hamid Chabat est-elle partagée par tous ?
Ce souhait est exprimé par plusieurs Istiqlaliens qui souhaitent tourner la page Chabat une fois pour toutes, particulièrement les signataires du Communiqué établi le 29 décembre dernier sous l’Egide de MM. Mhammed Boucetta, Abdelkrim Ghallab, Abbas El Fassi et Mhammed Khalifa. Cet homme a démontré qu’il n’est pas capable de diriger notre parti. Le parti de l’Istiqlal a toujours brillé par le savoir-faire de ses adhérents et ses dirigeants qui ont occupé plusieurs postes de responsabilité au sein de l’Etat.
Sans Chabat à sa tête, le parti de l’Istiqlal ira beaucoup mieux.
Propos recueillis par : Mohcine Lourhzal