Le roman de Mohamed Berrada “Lettres d’une femme disparue” (Rassael Min Imraa Mokhtafya), signé jeudi à Kénitra, est un plaidoyer contre les stéréotypes réducteurs tant préjudiciables à l’effort d’émancipation de la gente féminine.
Paru aux éditions “Le Fennec” (200 pages), l’ouvrage remet au cœur du débat l’irrésistible envie de s’affranchir des “carcans sociétaux” et des “sentiers battus” qui peuvent saper les rôles, les libertés et les acquis des femmes.
Le roman relate l’histoire de Haiman Sebti, un étudiant en économie qui tombe sous les charmes d’une jeune journaliste, Jadibiya Abdelaziz, très engagée en faveur des droits de la femme face aux velléités de tutelle masculine. Pourtant, la disparition soudaine de la jeune femme a mis un coup d’arrêt à leur relation naissante, une manière pour l’auteur de passer un message selon lequel les deux personnages “ne sont pas faits pour être ensemble”.
Le travail du romancier porte un regard profond sur les mutations de la société marocaine avec ce qui en découle en termes de brassage culturel, selon l’avis du professeur universitaire Driss Khadraoui, qui était présent lors de la séance de signature.
Il a relevé que par son nouveau roman, M. Berrada adopte une approche sociologique par excellence avec un accent particulier sur les études littéraires post-coloniales.
L’écrivain puise dans le vécu quotidien et s’intéresse de près à certains traits sociaux, un constat que l’on peut relever dans ses précédents romans à l’instar de “Louabat Nissyan” (Le Jeu de l’oubli) et “Al-Dawaa al Hareb” (lumière fuyante).
Né en 1938, Mohamed Berrada est aussi un critique littéraire et traducteur arabophone. Il est considéré comme le chef de file du roman moderne marocain. Celui qui avait assumé les fonctions de président de l’Union des écrivains marocains enseigne la littérature arabe à la faculté des lettres de l’université Mohammed-V de Rabat.
Avec MAP