«Nous ne laissons rentrer aucun réfugié jusqu’à nouvel ordre», a indiqué un responsable de l’agence gouvernementale turque en charge des situations d’urgence (Afad) s’exprimant sous couvert de l’anonymat. Les autorités turques ont déployé d’importants effectifs de gendarmes et de soldats de l’ordre autour du poste-frontière de Mursitpinar, à quelques kilomètres de la ville de Suu (sud), afin de prévenir toute traversée.
Les forces de sécurité turques ont eu recours aux gaz lacrymogènes et aux canons à eau pour repousser des groupes de personnes qui s’approchaient de la frontière, à la faveur d’un rassemblement de plusieurs milliers de kurdes célébrant la victoire des forces kurdes sur les combattants du groupe Etat islamique (EI).
Les autorités turques s’employaient par ailleurs à transférer des centaines de réfugiés syriens de leur hébergement actuel vers le tout nouveau camp flambant neuf, ouvert il y a quelques jours près de Suu, d’une capacité d’accueil de 35.000 personnes. La Turquie ne veut pas en Syrie d’une zone kurde autonome comme celle en Irak, a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan, cité mardi par la presse, alors que les kurdes syriens de Kobané (nord) ont annoncé avoir chassé les jihadistes. «Nous ne voulons pas une (répétition) de la situation en Irak», a-t-il dit à un groupe de journalistes dans l’avion le ramenant à Ankara au terme d’une tournée en Afrique.