La bataille d’Anoual est une épopée radieuse de l’histoire de la résistance marocaine et un événement phare riche en significations et enseignements pour les générations montantes, a souligné, vendredi à Driouch, le Haut Commissaire aux Anciens résistants et Anciens membres de l’Armée de libération, Mustapha El Ktiri.
S’exprimant lors d’un meeting marquant la célébration du centenaire de l’éclatante victoire à la bataille d’Anoual, M. El Ktiri a indiqué que cette commémoration constitue une occasion pour rendre hommage à l’abnégation, la bravoure, l’esprit de sacrifice, l’héroïsme et à l’attachement à la patrie, dont ont fait montre les populations rifaines.
La célébration de cette victoire, a-t-il ajouté, est une occasion pour les générations montantes de se remémorer les épopées de cet épisode fantastique de la lutte de libération, et de tirer les enseignements majeurs de ces évènements phares, afin de renforcer l’esprit patriotique et les valeurs de la citoyenneté positive, pour relever les défis et les enjeux du présent et du futur, sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI.
Lors de la bataille d’Anoual, les valeureux résistants marocains avaient remporté une victoire décisive contre les forces d’occupation, sous la conduite du héros national Mohamed ben Abdelkrim Al Khattabi, et ce grâce à la détermination et la foi d’un groupe réduit de résistants, qui est venu à bout de la puissante et moderne armée espagnole, le 21 juillet 1921.
L’armée espagnole a essuyé, lors de cette bataille mémorable, une cuisante défaite qui a pris l’allure de désastre national en Espagne avec en prime la fin du mythe de l’armée moderne à la supériorité écrasante, a rappelé M. El Ktiri.
Il a précisé, à cet égard, que l’armée espagnole avait perdu quelque 15.000 soldats, tués ou blessés, et laissé aux mains des combattants marocains un énorme butin de guerre, dont plus de 20.000 fusils, 400 mitrailleuses et 100 canons, de même que 700 soldats espagnols avaient été faits prisonniers.
Ébranlées par les pertes humaines et matérielles enregistrées durant cette bataille, les forces espagnoles n’ont eu d’autre choix que de négocier avec les résistants marocains pour limiter les dégâts et sauver ce qui peut être sauvé.
Malgré l’alliance des forces d’occupation franco-espagnoles, Abdelkrim Al Khattabi et ses partisans sont parvenus à résister face à l’oppression et l’injustice pendant toute une année lors de laquelle des négociations ont pris cours et qui ont débouché sur la cessation de la lutte armée, sans toutefois rendre les armes.
Constatant qu’il s’agissait d’une guerre à forces inégales entre les deux parties, le courageux Abdelkrim Al Khattabi a préféré se rendre à l’occupant français et épargner, ainsi, la vie de nombreux soldats voués à la cause de la libération, et ce le 25 mai 1926.
Elle fut, à n’en pas douter, l’une des grandes étapes du processus de lutte menée par la suite par feu SM Mohammed V pour la libération du Maroc, un processus qui a trouvé son prolongement dans la conduite patriotique de feu SM Hassan II et son digne successeur, SM le Roi Mohammed VI, pour conforter les acquis du parachèvement de l’intégrité territoriale du Royaume.
Le Haut commissaire a saisi cette commémoration pour réitérer la mobilisation permanente de la famille de la résistance et de l’armée de libération, ainsi que de l’ensemble des composantes de la société marocaine, pour la défense de la cause nationale.
Dans ce sillage, il a mis l’accent sur les succès réalisés par le Maroc, notamment avec la reconnaissance des Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur son Sahara, et sur le consensus national autour de la préservation de l’intégrité territoriale du Royaume et pour consolider les acquis nationaux sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI.
M. El Ktiri a de même souligné la mobilisation derrière le Souverain pour poursuivre le processus de développement global et intégré, valoriser les potentialités économiques, sociales, culturelles et humaines du Maroc et renforcer les acquis dans tous les domaines, notamment en perspective de la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement.
La commémoration du centenaire de la bataille d’Anoual a été marquée également par une conférence scientifique au cours de laquelle les intervenants, quatre universitaires et chercheurs, ont mis l’accent en particulier sur la personnalité de Mohamed ben Abdelkrim Al Khattabi et son rôle dans la guerre du Rif, l’aspect politique de la résistance rifaine dans la gestion des négociations avec les autorités d’occupation franco-espagnoles, et l’impact psychologique de la bataille d’Anoual sur les soldats espagnols.
Cette rencontre qui s’est déroulée en présence notamment du gouverneur de la province de Driouch, Mohamed Rochdy, d’anciens résistants et d’autres personnalités, dans le respect des mesures de prévention et de précaution en vigueur pour faire face à la pandémie de la Covid-19, a été ponctuée aussi par un hommage rendu à sept anciens membres de la famille de la résistance.
LR/MAP