La célébration de Aïd Al-Adha sans compromettre les acquis jusque-là réalisés dans la lutte contre la Covid-19 est tributaire du respect des mesures préventives et de l’évitement des mauvais comportements, a affirmé Dr. Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé.
“Nous pouvons tous célébrer Aïd Al-Adha sans augmenter le nombre de décès ou revenir aux mesures de durcissement et de fermeture au cas où la situation d’indifférence et de non-respect des mesures de précaution sur les plans individuel et collectif perdure”, a-t-il expliqué, notant que “nous allons compromettre les acquis que nous avons engrangés grâce aux efforts de plusieurs mois de travail, de patience et de sacrifices”.
Il a, à cet égard, invité les familles à célébrer la fête de l’Aïd Al-Adha à l’intérieur de leurs maisons et à éviter les déplacements et les réunions familiales inutiles qui peuvent favoriser la transmission rapide du virus et la propagation de la pandémie d’une ville à une autre et d’une zone à une autre, tout en appelant à choisir des espaces ouverts lors des rencontres et de raccourcir le temps des visites au maximum.
M. Hamdi a, entre autres, appelé à se saluer sans se serrer la main, à continuer à porter adéquatement le masque de protection, à respecter la distanciation physique et à veiller à la désinfection des mains.
“Le voyage, l’échange des voeux et les visites familiales font partie de nos habitudes et traditions. Mais nous sommes aujourd’hui confrontés à un virus qui nous met face au choix de respecter les conditions sanitaires et de reporter ces déplacements et rassemblements ou de nous y attacher et de mettre en péril nos vies et celles de nos proches”, a-t-il ajouté.
Et Dr. Hamdi de poursuivre que “nous nous apprêtons à célébrer la fête d’Aïd Al-Adha sous la coupe d’une pandémie qui continue à sévir dans le monde et dans notre pays”, relevant que le Royaume connaît, lui aussi, depuis plusieurs jours une recrudescence des cas, due essentiellement à la dynamique sociale et à un grand relâchement observé chez les citoyens, sans oublier la propagation rapide de nouveaux variants comme “Alpha” et “Delta”.
“Les nouveaux cas, les taux de positivité et de reproduction, ainsi que les cas admis aux services de réanimation sont autant d’indicateurs avant-coureurs d’une rechute épidémique si nous n’agissons pas tous pour y remédier et corriger les mauvais comportements”, a-t-il alerté.
Rappelant que le Maroc a atteint environ 10 millions de personnes totalement vaccinées, M. Hamdi a souligné que la vaccination protège considérablement contre le virus et prévient beaucoup plus les cas graves et les décès, affirmant, toutefois, que la vaccination n’empêche pas la transmission du virus à 100 %, mais elle la réduit dans une très large mesure.
“Tout le monde est au courant de l’évolution de la situation épidémiologique dans notre pays et de ses causes, et où elle peut nous mener si nous ne modifions pas nos comportements”, a fait savoir le spécialiste.
Il a soutenu que c’est la situation épidémiologique qui impose la nature et la durée des mesures décrétées pour éviter toute rechute, ajoutant que lesdites mesures drastiques ne seront pas indispensables si tout un chacun respecte les consignes sanitaires et se fait vacciner dans l’optique d’atteindre l’immunité collective souhaitée.
“Nous sommes devant l’obligation de nous protéger, de protéger les autres et notre pays. C’est de notre devoir à tous, sans exception, vaccinés ou non”, a fait observer M. Hamdi, relevant que l’accélération de la vaccination permettra de relever beaucoup de défis qui se posent (vacances d’été, entrée scolaire, préservation des sources de revenus des citoyens ayant souffert de la pandémie, relance de l’économie) dans des conditions fluides et sûres.
LR/MAP