La croissance économique du continent africain devrait s’accélérer à 4% en 2019 contre 3,5% en 2018, selon le rapport de la Banque africaine de développement (BAD) sur les “Perspectives économiques en Afrique 2019”, dont les principaux points ont été présentés mardi à Malabo par Hanan Morsy, directrice en charge du département des politiques macroéconomiques, des prévisions et de la recherche de la BAD.
“Après une croissance du PIB réel bien modeste de seulement 2,1% en 2016, l’économie de l’Afrique s’est rétablie à 3,6 % en 2017 et 3,5% en 2018. La croissance devrait s’accélérer à 4 % en 2019 et 4,1 % en 2020, plus soutenue que dans les autres économies émergentes et en développement dans leur ensemble, mais plus faible qu’en Chine et qu’en Inde”, souligne le rapport, présenté en marge des assemblées annuelles du Groupe tenues dans la capitale de la Guinée équatoriale du 11 au 14 juin.
En outre, le rapport relève que le taux de croissance actuel est inférieur à la trajectoire de l’Afrique avant la récession de 2009, qui était de 5 % environ, ajoutant qu’en 2019, 40% des pays africains devraient enregistrer une croissance d’au moins 5 %.
“L’enjeu consiste à atteindre le chemin d’une croissance supérieure, qui soit inclusive et favorable à l’emploi”, d’après la même source.
Sur le plan de l’intégration régionale de l’Afrique, thème retenu pour les présentes assemblées annuelles, le rapport souligne qu’elle couvre non seulement la coopération commerciale et économique mais aussi la fourniture de biens publics régionaux.
D’après la publication, cinq mesures de politique commerciale pourraient porter les gains totaux de l’Afrique à 4,5 % de son PIB, soit 134 milliards de dollars par an, à savoir l’élimination de tous les tarifs bilatéraux appliqués aujourd’hui en Afrique et la nécessité de garder les règles d’origine simples, souples et transparentes.
De même, il faut éliminer tous les obstacles non tarifaires au commerce des biens et des services sur la base de la nation la plus favorisée, mettre en œuvre l’accord de facilitation des échanges de l’Organisation mondiale du commerce afin de réduire les temps de passage aux frontières et les coûts de transaction liés à des mesures non tarifaires et négocier avec d’autres pays en développement en vue de réduire de moitié leurs barrières tarifaires et non tarifaires sur la base de la nation la plus favorisée.
Le rapport a examiné, également, les gains possibles en matière de biens publics régionaux, tels que l’harmonisation des cadres de gouvernance financière, la mise en place de pools énergétiques multinationaux, l’ouverture du ciel à la concurrence et des frontières à la libre circulation des personnes, des biens et des services.
Les assemblées annuelles de la BAD constituent l’événement le plus important du Groupe de la Banque. Environ 3.000 participants prennent part à ce rendez-vous , parmi lesquels des ministres des finances, des gouverneurs de banques centrales, des banquiers, des parlementaires, des représentants de la société civile, des dirigeants d’organisations internationales et des chefs d’entreprises de premier plan issus des États membres de la BAD pour partager leurs points de vue sur les efforts à réaliser dans l’intégration régionale et d’échanger sur les défis majeurs du développement en Afrique.
Avec MAP