La Ghouta orientale est désormais coupée en deux. Les forces gouvernementales ont pris position dans une bande, du nord au sud. Un convoi d’aide humanitaire, que le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) prévoyait d’acheminer le 8 mars, n’a pas pu atteindre la poche rebelle.
Le calvaire continue donc pour les 400.000 habitants de la Ghouta Orientale. Plus de 1.000 civils ont été tués depuis l’intensification des combats mi-février. Plusieurs cas de suffocation ont été rapportés. Selon un militant de l’opposition syrienne interrogé par RFI, le régime syrien a de nouveau utilisé des armes chimiques et des armes prohibées contre les habitants de la Ghouta. Les forces gouvernementales n’ont pas effectivement opéré la jonction, a dit un commandant pro-Assad, mais elles ont pris position, à distance de feu, le long d’une étroite bande de territoire reliant le nord et le sud de la Ghouta, empêchant de facto les insurgés de l’emprunter.
D’un point de vue militaire, le dernier bastion majeur des rebelles près de Damas est donc bien coupé en deux, a-t-il insisté. Wael Alwan, un porte-parole du groupe rebelle Failak al Rahman, s’exprimant d’Istanbul, a contesté cette interprétation, tandis qu’un combattant d’un autre groupe insurgé, Djaïch al Islam, a parlé de combats acharnés et d’une évolution de la situation «difficile à prédire».
Les rebelles disent recourir de plus en plus aux tactiques de guérilla derrière les lignes ennemies, plutôt que d’essayer de résister à la politique de la «terre brûlée» employée par les forces pro-gouvernementales.
L’OSDH a fait état de combats nourris sur plusieurs des fronts ouverts dans l’enclave. D’après le service de presse du Hezbollah, groupe libanais allié aux forces gouvernementales, l’armée syrienne a repris le village de Hosh al Ashari et une base militaire proche d’Aftaris, dans la partie sud de l’enclave.
Patrice Zehr