Au congrès de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), prévu de longue date, deux réunions extraordinaires ont été ajoutées, à la demande du roi Salman, le souverain saoudien: l’une de la Ligue arabe et l’autre du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), la plate-forme de collaboration des monarchies de la péninsule arabique. Riyad espère former le front le plus large possible face à Téhéran, qu’il accuse de déstabiliser le Proche-Orient.
«Ces sommets offrent une opportunité en or pour serrer les rangs, coordonner nos efforts et préserver le bien-être de notre nation», affirme Turki Al-Faisal, ancien chef des services de renseignement saoudien, dans un article publié sur le site de la chaîne Al-Arabiya. «L’offre du roi Salman (…) constitue la tentative ultime pour éviter la catastrophe», ajoute-t-il sur un ton dramatique, en insistant sur la charge symbolique de La Mecque, berceau de l’islam. Le Golfe arabo-persique traverse une phase de turbulences depuis le sabotage, le 12 mai, au large de la cité-Etat de Foujeyra, membre des Emirats arabes unis, de quatre navires, dont deux tankers saoudiens. Alors que l’enquête sur cet incident est toujours en cours, le conseiller américain à la sécurité nationale, John Bolton, de passage mercredi 29 mai à Abou Dhabi, a pointé du doigt la République islamique. «Il est clair que l’Iran est derrière l’attaque de Foujeyra. Qui d’autre aurait pu la mener? Quelqu’un du Népal?», a lancé sur un ton sarcastique ce haut représentant de l’administration Trump.
Patrice Zehr