La Samir : Les précautions qui ont été prises…

La Samir : Les précautions qui ont été prises…

En liquidation judiciaire, le raffineur national, la Samir, ne pouvait pas mettre les clés sous le paillasson et disparaître. Son syndic judiciaire a bien précisé qu’il fallait préserver les emplois et éviter un  problème social qui aurait affecté près de 900 familles…

D’où le maintien en marche de l’outil de production qui, outre le social, facilitait la tâche à l’éventuel repreneur. En effet, Mohamed El Krimi, syndic judiciaire de la Samir, a précisé, lors de la présentation de la procédure, les résultats auxquels a abouti un long et pénible travail qu’il a mené avec ses équipes. Il a relevé que la procédure de cession des actifs, le cahier des charges et ses 15 annexes de la Samir sont fin prêts. Fruit d’une année de travail, d’expertise et de contre-expertise, ce travail minutieusement préparé devra annoncer la fin du processus de cession. Les candidats à la reprise de l’unique raffinerie du Royaume disposent ainsi, aujourd’hui, de toutes les garanties juridiques et légales nécessaires pour évaluer la transaction et décider du prix à proposer.

Le rapport d’expertise de la Samir estime à plus de 21 MMDH les actifs du raffineur, contre une dette d’environ 43 MMDH. La Samir détient des participations dans des sociétés pétrolières, l’hôtellerie et même dans Autoroutes du Maroc. La raffinerie en liquidation judiciaire a reçu, selon El Krimi, plusieurs offres de rachat qui sont à l’étude. Mais, le fait d’avoir mis en place un cahier des charges tend à faciliter la mission, vu que ledit cahier des charges est destiné aux éventuels repreneurs. En effet, contrats en cours, contentieux, biens en leasing, titres fonciers… sont listés dans ce document qui sera mis à disposition des investisseurs à la Cour d’appel de commerce de Casablanca. Pour l’instant, il n’y a pas eu encore d’offres fermes, mais deux manifestations d’intérêt, a aussi précisé El Krimi, relevant que dans les deux cas, il n’est pas question de reprendre les 43 milliards de dettes et que le tribunal n’a pas fixé un prix de cession. Du coup, toutes les options, y compris celle d’un dirham symbolique, seront examinées. Puisque le choix du futur acquéreur de la Samir ne dépendra pas uniquement du prix, mais plutôt du business plan présenté par l’investisseur.

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La liquidation en question

El Krimi a tenu à préciser qu’il ne s’agit pas d’une liquidation libre, mais d’une liquidation judiciaire, estimant que le tribunal a fait preuve de sagesse lorsqu’il a décidé la liquidation et, en même temps, la poursuite de l’activité. Car cela a permis d’éviter une dégradation de la valeur des actifs de la Samir. Et ce, parce que ce qui fait la Samir, c’est bien ces deux éléments importants que sont  le maintien de l’outil de production et le personnel.
Et de relever que les cadres de cette entreprise ont veillé sur l’outil, ce qui permettra à son acquéreur de ne dépenser que 40 MDH pour pouvoir redémarrer l’outil de production entre 4 et 6 semaines. Cette période aurait pu aller jusqu’à 18 mois, s’il n’y avait pas eu cette maintenance de l’outil. En 2ème lieu, ça a permis de conserver également le personnel. Autrement, l’acquéreur aurait eu d’énormes problèmes pour commencer à travailler. Selon El Krimi, l’outil de production se trouve, actuellement, dans un état qui lui permet une cession dans de bonnes conditions. La société de réassurance étrangère, qui est venue vérifier l’état de l’appareil de production, a même félicité pour les grands efforts fournis dans ce sens. Insistant sur la «sagesse» de la liquidation, prononcée le 21 mars 2016, avec la continuité de l’activité, l’expert-comptable a déclaré qu’il est venu pour trouver des solutions aux problèmes de la Samir et non pour les envenimer. Une mission qu’il croit accomplir avec grand succès, un peu plus de dix mois après son arrivée. Et pour preuve, cette arrivée rapide au stade de la cession des actifs, depuis qu’il préside à la destinée de l’ancienne Samir, mise en liquidation en mars dernier. «Il a fallu un effort titanesque pour ouvrir la procédure de liquidation et l’achever en moins d’un an. Il s’agit d’un record au niveau national, voire à l’échelle mondiale, d’autant plus pour une entreprise de la taille de la SAMIR», a conclu El Krimi.

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