Le président de la Chambre des Conseillers, Enaam Mayara, a indiqué, jeudi à Ezulwini, au sud de la capitale d’Eswatini Mbabane, que la transition vers une économie verte en Afrique et dans le monde arabe est une nécessité urgente pour réduire les risques de chocs liés au changement climatique.
S’exprimant à l’ouverture de la 10ème réunion consultative de l’Association des Sénats, Choura et Conseils équivalents d’Afrique et du monde arabe (ASSECAA), M. Mayara, également président de cette organisation, a déclaré que l’Afrique et la région arabe sont confrontées à une crise environnementale caractérisée par des conditions météorologiques extrêmes telles que les vagues de chaleur, les inondations et les sécheresses.
«Cette crise, qui menace la perte de biodiversité des écosystèmes essentiels à l’existence humaine, n’est pas seulement un problème environnemental, mais aussi un problème social et économique», a-t-il mis en garde.
À cet égard, il a souligné que la communauté internationale prône une nouvelle approche basée sur l’économie verte, notamment en réorientant les capitaux vers l’investissement dans les secteurs des énergies renouvelables et la réduction des émissions de carbone.
Rappelant que l’économie arabo-africaine fait face à un défi majeur représenté par le coût élevé de la transition vers des économies à faible émission de carbone, il a déclaré que les progrès rapides dans le domaine des technologies d’exploitation des sources d’énergie renouvelables rendent possible la transition vers une économie verte.
Dans ce contexte, M. Mayara a noté que plusieurs pays arabes et africains ont pris conscience de l’importance de l’économie verte et de son potentiel, lançant ainsi un processus de transformation stratégique vers un modèle économique respectueux de l’environnement.
En revanche, il a estimé que «cela nécessite des efforts intensifs de tous les pays, en prêtant une attention particulière au développement rural et au secteur de l’eau, en adoptant des techniques de production plus propres et des normes environnementales dans la construction, ainsi qu’en assurant une gestion des déchets qui soit respectueuse de l’environnement.
De même, il a indiqué que les investissements étrangers dans les différents secteurs de l’économie verte devraient être encouragés et des incitations attrayantes telles que des réductions d’impôts, des facilités de crédit et des exonérations douanières devraient être fournies.
Par ailleurs, M. Mayara a relevé qu’au cours des trois dernières années, les performances économiques des pays africains et arabes ont été considérablement affectées par des crises successives qui ont réduit le volume de l’activité économique et impacté de nombreux secteurs tels que le tourisme, le transport et commerce.
Cette situation a engendré une augmentation significative des déficits budgétaires publics et de la dette, la hausse des prix des produits alimentaires et l’aggravation de la pauvreté et du chômage, a-t-il déploré.
Le président de la Chambre des Conseillers a signalé, ainsi, que les parlementaires, en tant que partenaires clés de l’élaboration des politiques de développement économique, peuvent jouer un rôle important en contribuant à faire face à ces crises économiques et à atténuer leurs répercussions.
La cérémonie d’ouverture de la 10ème réunion consultative l’ASSECAA a été marquée par la présence notamment du premier ministre du Royaume d’Eswatini, Cleopas Sipho Dlamini, de la présidente du Sénat, Lindiwe Dlamini, du Coordonnateur résident des Nations Unies en Eswatini, ainsi que d’une pléiade de personnalités politiques africaines et arabes.
Cette rencontre de trois jours vise principalement à renforcer les bases d’une coopération entre les pays membres, ainsi qu’à débattre d’un certain nombre de questions et de sujets qui revêtent une importance capitale pour les parties africaine et arabe.
Ainsi, les travaux de ce congrès s’articuleront autour de deux thèmes principaux, à savoir « Les effets des crises internationales multiformes sur les économies africaines et du monde arabe » et « L’importance de l’économie verte dans le renforcement du développement en Afrique et dans le monde arabe ».
L’ASSECAA est une organisation parlementaire régionale qui a pour objectifs de soutenir les systèmes parlementaires bicaméraux dans les pays membres, ainsi que renforcer la coopération dans les domaines économique, politique, social et culturel entre les régions africaine et arabe et dans le monde en général.
Elle vise également à contribuer à l’approfondissement de la conscience des valeurs et des concepts démocratiques, encourager et protéger le rôle des organisations de la société civile et des droits de l’Homme et discuter des questions d’intérêt commun dans les sphères nationales et internationales, tout en adoptant des résolutions pratiques les concernant.
LR/MAP