L’Afrique du Sud a décidé de suspendre la vaccination avec deux millions de vaccins Johnson & Johnson « pour non conformité », a annoncé samedi la ministre de la Santé par intérim, Mmamoloko Kubayi-Ngubane.
Cette nouvelle situation constitue un « revers majeur » pour la campagne de vaccination en Afrique du Sud, a déclaré Mme Kubayi-Ngubane lors d’une visite à l’hôpital universitaire Chris Hani Baragwanath à Woweto, notant que le pays accuse déjà un retard important en matière de distribution des vaccins.
Les autorités américaines ont annoncé vendredi que 60 millions de doses fabriquées à Baltimore aux Etats-Unis et dont la production avait dû être stoppée il y a plusieurs semaines, devront être jetés.
Des tests effectués par la Food and Drug Administration (FDA) avaient révélé que des composants du vaccin britannique AstraZeneca, fabriqué dans la même usine, avaient été mélangés par erreur à la formule de J&J.
Vendredi, l’Agence sud-africaine des médicaments (Sahpra) a indiqué avoir « pris la décision de ne pas distribuer les vaccins produits à partir de lots de composants médicamenteux non appropriés ».
A la traîne dans la course à la vaccination, l’Afrique du Sud, pays officiellement le plus touché du continent par la pandémie, devait commencer à immuniser sa population de 59 millions au début du mois de février, avec un million de vaccins britanniques de l’alliance AstraZeneca/Oxford.
Ce premier lot avait été réceptionné début février en grande pompe, en présence du président Ramaphosa. Mais quelques jours plus tard, une étude révélant une efficacité « limitée » du vaccin d’AstraZeneca contre le variant sud-africain baptisé 501Y.V2, avait contraint le gouvernement à suspendre sa campagne de vaccination.
L’Afrique du Sud a traversé en janvier une deuxième vague de coronavirus, largement causée par le variant local réputé plus contagieux. Le pays compte actuellement plus de 1,7 million de cas d’infection et plus de 57.000 décès.
LR/MAP