Les statues du Caesars Palace sont protégées par des barrières, les montagnes russes du casino New York-New York à l’arrêt et les gondoles de l’hôtel Venetian prennent la poussière: Las Vegas est presque aussi vide que le désert qui la cerne.
Même les célèbres jets d’eau du Bellagio sont «complètement fermés» en raison de la pandémie de coronavirus, grogne un vigile peu aimable à destination d’un journaliste de l’AFP, avant de le chasser.
En 2019, mai avait attiré près de 3,7 millions de visiteurs à Las Vegas, deuxième meilleur mois de l’année. Avec le confinement, les foules de fêtards ivres, les tables de poker bondées et les rabatteurs en tous genres semblent être de lointains souvenirs.
Les larges trottoirs du Strip, artère principale de la ville où sont concentrés les plus grands casinos, sont désertés, hormis quelques vigiles désoeuvrés, une poignée de sans-abris et quelques touristes à l’air éberlué.
Une aubaine pour certains habitants de Vegas, qui en profitent pour y faire du vélo ou du skate-board: ils n’ont aucune peine à respecter la distanciation sociale de rigueur.
Derrière cette façade apaisée pointe la désolation économique d’une ville qui vit du jeu et du tourisme, des activités stoppées net par la pandémie.
Des affiches annoncent des inaugurations de boîtes de nuit qui n’ont jamais pu avoir lieu.
Un hôtel bon marché, l’un des rares restés ouverts sur le Strip, a bien vu débarquer quelques touristes rendus fous par le confinement. Mais la plupart des clients ont pris des chambres à la semaine après avoir perdu leur logement en raison de la crise économique.
Certes, Las Vegas semble être sur le point de se réveiller. A compter de samedi, les restaurants seront autorisés à rouvrir, à condition de réduire leur capacité de moitié.
Mais les casinos et les nightclubs qui attirent les foules, sans parler des boîtes de striptease et des maisons closes, légales dans certaines zones du Nevada, restent inaccessibles.
Avec AFP